De l’« Euromaïdan » À la guerre civile, Terreur et terrorisme en Ukraine (2013-2014)

Frédéric SAILLOT

Écrivain et journaliste à Eurasie Express (www.eurasiexpress.fr)

Avril 2015

DEPUIS Avril 2014 une opération Antiterroriste a été entreprise par les autorités de Kiev dans l’est de l’Ukraine. Selon les chiffres de l’ONU, elle a déjà fait plus de 4000 morts parmi les civils dont plusieurs centaines depuis que des accords de paix ont été signés à Minsk le 5 septembre entre Kiev, les républiques populaires de Donetsk et de Lougansk, l’OSCE et la Fédération de Russie. La presse et la classe politique françaises dans sa majorité font le silence sur ces crimes qui ne sont pas des crimes de guerre mais des crimes contre l’humanité, en fait une véritable entre­prise génocidaire. C’est cet étrange silence, ce silence complice, ce silence que l’on peut qualifier de criminel que je vous propose d’interroger.

Le récit de la « révolution pro-européenne » à Kiev, tel que le véhicule la doxa mainstream dans les médias, voudrait que le président Yanoukovitch, après sa volte-face sur l’accord d’Association avec l’Union européenne au sommet de Vilnius les 28 et 29 novembre 2013, ait provoqué l’indignation et la mobilisation d’une population lassée par un régime corrompu. Après trois mois d’une confrontation croissante, les morts du Maïdan provoquent sa fuite et son remplacement par un gouvernement provisoire pro-occidental qui remet l’Ukraine sur les rails de l’accord d’association. La Russie annexe alors la Crimée et provoque le soulèvement des populations russophones du Donbass, ce qui oblige le gouvernement provisoire de Kiev à déclencher une opération anti-terroriste, l’OTAN à renforcer sa présence dans l’est de sa zone de déploiement et les États occidentaux à décider de sanctions contre la Russie.

Il y a, semble-t-il une autre raison à ce silence criminel : dans l’inconscient de la classe politico-médiatique française gît également la référence à la révolution française, à la Terreur et à ses victimes, prix à payer pour repousser l’intervention étrangère, mater l’insurrection vendéenne et instaurer la « République » contre la « Tyrannie ». Le Donbass serait la Vendée ukrainienne et la terreur qu’y exercent la garde nationale et les bataillons nationalistes s’en trouveraient à ses yeux légiti­mée. La loi sur les suspects du 17 septembre 1793, qui a fait plusieurs dizaine de milliers de victimes, serait la référence de la chasse aux « séparatistes terroristes », qualificatifs dont sont affublés tous les opposants en Ukraine post-Euromaïdan. À commencer par les partisans d’une fédéralisation du pays, qui protégerait les droits des russophones dans les régions où ils sont majoritaires. Une fédéralisation qui conviendrait mieux à la nature historiquement multi-culturelle, multi-confes-sionnelle et multi-ethnique de l’Ukraine, qui au reste n’est pas un pays bien défini et qui n’a jamais eu de tradition étatique. Une fédéralisation enfin qui est tout de même le mode d’organisation politique, faut-il le rappeler, de deux grands États européens : la République fédérale d’Allemagne et la Fédération de Russie. Pour les nationalistes au pouvoir à Kiev actuellement, toute revendication dans ce sens est une menace pour l’intégrité d’un pays qui doit être ukrainisé et ouest-européanisé de force, quitte à éliminer les européens orientaux qui préfèrent envisager leur ave­nir dans une Union avec la Russie. Il ne faut pas oublier non plus la descendance dans cet espace de la loi sur les suspects de 1793, comme l’article 58 du code pénal soviétique qui définissait les « personnes socialement dangereuse » éliminées dans d’effroyables crimes de masse il n’y a pas si longtemps, ce qui a conduit le président Poutine à déclarer qu’aucun changement non démocratique n’était acceptable dans l’espace de l’ex-URSS, sagesse que l’Union européenne n’a pas entendu, ce qui a conduit à la guerre civile dans laquelle elle porte une très lourde responsablité. Et l’on ne se pose même pas la question de savoir à quoi rimerait d’être forcé de parler l’ukrainien dans une aire géographique qui va de la Moldavie au Pacifique, où la koïné est le russe.

C’est avec ce genre de préjugés, ajoutés au peu de connaissances et d’informa­tions qu’on en reçoit ici, que les événements d’Ukraine sont perçus dans ce pays et que le « récit » commode rappelé infra, peut si facilement trouver à inonder les médias. Il y a là, en effet, un grave contresens qui témoigne d’une ignorance tra­gique et/ou d’oeillères idéologiques.

En réalité, pour avoir jugé que l’intégration à l’Union douanière était préférable pour son pays, et donc pour sa réélection en 2015, le président Yanoukovitch a fait l’objet d’une véritable entreprise de subversion de la part de l’extrême-droite néo-bandériste, et ce dès la première manifestation qui a eu lieu dans la nuit suivant la clôture du sommet de Vilnius, instrumentalisant la mobilisation populaire. Des commandos venus principalement de l’ouest de l’Ukraine, bien organisés et bien entraînés pendant des années, rétribués et dirigés par les services de l’ambassade américaine à Kiev, ont exercé une pression constante et relancé la mobilisation à chaque fois qu’elle s’essoufflait. La SBU, la sécurité ukrainienne, est actuellement dirigée par Valentin Nalivaïtchenko, agent de la CIA comme il le reconnaît lui-même, et proche du chef du Pravy Sektor, Dimitri Yarosh, qui a été son assistant parlementaire. Très rapidement l’extrême-droite monopolise le Maïdan avec pour fer de lance le parti Svoboda et le Pravy Sektor. Un animateur du syndicat inter­professionnel Solidarité, que nous avons interrogé avec des journalises polonais en mai à Kiev, nous a expliqué comment ils avaient essayé d’animer un point de libre expression sur le Maïdan, un genre de Trafalgar square ukrainien, mais qu’ils se sont vite faits expulser manu militari par les nervis d’extrême-droite qui cassaient du syn­dicaliste et tout ce qui était de gauche. Pendant toute cette période, des dirigeants américains et de l’Union européenne, qui porte une très lourde responsabilité en refusant la négociation tripartite proposée par la Russie, venaient à Kiev attiser et légitimer cette mobilisation, qui a conduit au coup d’État du 22 février, renversant l’ordre constitutionnel.

Une série de massacres jalonnent la période qui conduit au conflit du Donbass : les tirs des tireurs embusqués sur le Maïdan le 20 février, permettant le coup d’État dans lequel la France a sa part avec le ministre Fabius venu négocier à ce même moment un accord sur lequel tout le monde s’assoit dès le lendemain, le massacre d’Odessa le 2 mai, celui de Marioupol le 9 mai, sans oublier le crash de la Malaysia airlines le 17 juillet, qui a fait 298 morts. À chaque fois, les commandos d’ex­trême-droite et des chefs de la mobilisation sont mis en cause, notamment André Paroubiy, fondateur avec Tiagnibok en 1991 du parti social-nationaliste d’Ukraine, ancêtre de Svoboda, commandant du Maïdan puis secrétaire du Conseil de Sécurité et de Défense d’Ukraine au moment de tous ces faits. Le pogrom des manifestants anti-maïdan à la frontière de Crimée le 19 février, qui aurait fait douze morts, les descentes régulières de commandos néo-nazis venus semer la terreur dans les villes de l’est russophone, la remise en cause de la loi sur la reconnaissance du statut de la langue russe dans les régions par le nouveau pouvoir et le refus hystérique d’envi­sager la moindre discussion sur une possible fédéralisation, montre clairement qu’il n’y a pas de place pour les russophones dans l’Ukraine telle que la rêvent les néo-bandéristes. Cela a conduit les populations russophones, harassées par vingt années d’ukrainisation brutale, à voter très majoritairement pour leur rattachement à la Fédération de Russie en Crimée le 16 mars, puis le 11 mai pour leur indépendance dans le Donbass où se forment des milices populaires d’autodéfense.

L’opération anti-terroriste déclenchée par Kiev en avril, dirigée par Paroubiy et confirmée par le président Porochenko après son élection en mai, s’avère donc une véritable entreprise génocidaire. Des armes lourdes interdites par la convention de Genève comme les lance-roquettes multiples Grad, les bombes à sous-munitions ou au phosphore visent délibérément les civils et les infrastructures sociales comme l’a récemment déclaré l’ONG internationale Human Rights Watch. Des centaines de milliers de réfugiés ont fui en Russie, délibérément bombardés par les forces de Kiev sur la route qui mène à la frontière. À Slaviansk, Kramatorsk et Schastié occu­pés par Kiev en juillet, des exécutions sommaires, des incitations à la dénonciation de « séparatistes » et des enlèvements ont eu lieu. Dans les zones reprises par les milices populaires après leur contre-offensive d’août, des charniers ont été décou­verts. Selon la responsable du Comité pour le développement de la société civile et la défense des droits de l’homme de la République populaire de Donetsk, Daria Morozova, des preuves des crimes sont recueillies qui seront rendues publiques dès la fin de la guerre pour des raisons de sécurité dans les zones occupées par Kiev, et qui seront transmises aux tribunaux de Kiev et de l’Union européenne. Le service de presse du mouvement Novorossia a recueilli de son côté un certain nombre de documents qui montrent que l’ATO réalise tous les crimes que la convention de l’ONU du 9 décembre 1948 définit comme un génocide. Aux dernières nou­velles, Kiev prépare une prochaine offensive dans un contexte où la population du Donbass est soumise à un blocus total provoquant un début de famine. Mais une entreprise génocidaire suppose aussi une volonté politique : elle a été exprimée dans une déclaration écrite faite par Yatseniouk sur le site de l’ambassade d’Ukraine aux États-Unis le 15 juin où il traite les combattants de la milice populaire du Donbass de sous-hommes, de « subhumans », dont il faut « nettoyer notre terre » dit-il. Des « subhumans » qu’on appelle également des « Moskales » ou des « Koloradé », les doryphores, parce que c’est un insecte rayé de noir et d’orange, semblable au ruban de Saint-George porté par les combattants de la milice populaire, en mémoire de la victoire de la Grande Guerre patriotique. Le massacre de Marioupol le 9 mai a d’ailleurs eu lieu le jour de la commémoration de la victoire. Cette symbolique est importante car la guerre civile en Ukraine oppose la descendance politique et même physique des collaborationnistes revanchards de l’Ouest de l’Ukraine aux descen­dants de ceux qui ont combattu du côté soviétique, c’est-à-dire du côté allié, et qui ont vaincu le nazisme. Ce n’est pas par hasard que les combats les plus acharnés l’été dernier, l’ont été sur les hauteurs du kourgan de Saur Mogila, un des hauts lieux de la grande guerre patriotique, où se trouve un monument commémoratif que les néo-nazis se sont acharnés à détruire.

Cette action génocidaire est entreprise par la garde nationale et des batail­lons où se sont engagés les éléments les plus radicalisés du Maïdan, imprégnés par l’idéologie nationaliste de l’ouest de l’Ukraine dont la référence majeure est Stepan Bandera, l’un des fondateurs de l’OUN-UPA, collaborationniste pendant la dernière guerre. De l’antisémitisme, l’antipolonisme et l’antirussisme manifes­tés par ce courant politique ne semble avoir été conservé par ses descendants que l’antirussisme, un anti-russisme atavique remontant à la création de l’uniatisme par le Vatican dans ces régions de marche, fer de lance du monde catholique contre l’or­thodoxie. Afin d’intégrer l’Ukraine à sa géopolitique régionale, dans laquelle elle a entraîné l’Union européenne qui lui a pratiquement délégué le partenariat oriental, la Pologne a entrepris depuis longtemps une réconciliation à propos des massacres de Volhynie par l’UPA, qui ont fait 80 000 victimes civiles polonaises entre 1942 et 1944. Selon Stanyslav Byshok et Alexey Kochetkov, auteurs du livre Les néonazis et l’Euromaidan, le mouvement bandériste a abandonné l’antisémitisme au tournant de la guerre en 1943, en décidant d’échanger l’alliance avec l’Allemagne hitlérienne pour une alliance avec la Grande-Bretagne et les États-Unis.

Ces bataillons de néo-nazis sont financés par des oligarques, dont le tout puis­sant gouverneur de Dniepropietrovsk, nommé le 3 mars, Igor Kolomoïski. Régnant sur toute la rive gauche du Dniepr, en fait la Nouvelle-Russie, qui produit deux-tiers du PNB ukrainien, on lui prête des ambitions nationales en concurrence avec Porochenko. Sa banque Privat contrôle le commerce du gaz et du pétrole et il règne sur un empire de presse. Paradoxalement président de la Communauté unifiée des Juifs d’Ukraine, il finance l’extrême-droite et les bataillons Dniepr et Azov qui sèment la terreur dans le Donbass. Vice-président de la fédération de football d’Ukraine, il contrôle les principaux clubs et les bandes d’ultras qui ont participé au massacre d’Odessa le 2 mai et qui tabassent les anti-fascistes dans les villes d’Ukraine. L’anticommunisme affiché par ces bataillons, qui trouve un accueil favorable de la part des libéraux occidentaux, n’est que la couverture de leur racisme anti-russe. Outre cet aspect idéologique, l’est de l’Ukraine est riche en réserves de gaz de schiste, auquel est intéressé le propre fils du vice-président américain Biden, très impliqué dans la conduite de l’ATO, qui a été déclenchée à l’occasion de sa visite à Kiev en avril. Le génocide des populations russophones de l’est de l’Ukraine est donc idéologiquement et économiquement motivé : il s’agit d’éliminer d’un ter­ritoire riche et stratégique, une population majoritairement favorable à l’intégration à l’Union douanière.

La poursuite de la guerre et l’installation à Kiev d’un pouvoir nationaliste vio­lant les droits des russophones, en fait la majorité des Ukrainiens, et engageant une confrontation avec la Russie, menace la paix et la sécurité du continent. La désinformation mainstream invoquant que l’extrême-droite ne ferait que 2 % aux élections repose sur une vision tronquée des faits. Le parti radical (7,5 % aux élec­tions à la Rada en octobre) et Autosuffisance (11 %) sont dirigés par les fascistes Liachko et Sadovy. Tiagnibok a été écarté, comme le demandait Nuland à son am­bassadeur dans une conversation célèbre où elle envoyait l’UE se « faire foutre » en nommant Yatseniouk Premier ministre. Mais Svoboda n’a pas dit son dernier mot comme l’ont montré les récents événements de Vinnitsa. Des ministres du nouveau gouvernement viennent de l’extrême-droite néo-nazie comme le ministre de l’édu­cation et de la Science d’Ukraine, Sergueï Kvit, ou Vyatchslav Kirilenko, ministre de la Culture et vice-premier ministre qui a déposé un projet de loi en 2013 sur la reconnaissance de l’OUN-UPA et qui au lendemain du coup d’État a proposé la suppression de la loi reconnaissant au russe le statut de langue régionale, ce qui a mis le feu aux poudres. L’intolérance, la censure, l’interdiction et l’intimidation de toute opposition pèsent lourdement dans le climat actuel, alors que Porochenko lui-même prétend que « 100 % des Ukrainiens sont contre la fédéralisation » et alors qu’il menace la population du Donbass d’une « guerre totale » qui a déjà lieu, se réjouissant que les enfants du Donbass « se cachent dans des caves quand ceux de Kiev vont à l’école ». Je rappelle que le concept de « guerre totale », notamment développé par l’école de guerre américaine, définit la guerre moderne comme étant faite contre les civils pour ruiner le pays et conduire à la démission du gouverne­ment. Enfin, des chefs de bataillons néo-nazis figuraient sur l’ensemble des listes des différents partis et ont fait leur entrée à la Rada, notamment Dimitri Yarosh, ce chef du Pravy Sektor dont certains membres ont participé à la guérilla islamiste en Tchétchénie.

Dokou Oumarov, chef du Califat du Caucase et responsable notamment des attentats du métro de Moscou en 2010 et de l’aéroport de Domodedovo en 2011, aurait été appelé par Yarosh début mars à combattre contre la Russie, ce qui a été démenti ensuite par le Pravy Sektor. Le fait est qu’Oumarov a été liquidé début 2014 par le FSB ou par Ramzam Kadyrov, le président de Tchétchénie, qui l’a revendiqué. Aux premières loges du combat contre la pénétration wahhabite dans le Caucase, défenseur de l’islam traditionnel soufi, il suit de près l’évolution de la situation au Moyen-Orient. En septembre, il déclare que le chef de l’État islamique, Abou Bakr el Baghdadi a été recruté par le général Petreus, commandant des forces américaines en Irak et en Afghanistan et ancien directeur de la CIA. Il lance ses ser­vices à sa recherche pour l’éliminer car certains de ses associés ont menacé le Caucase et la Russie. « L’Amérique finance de nombreux groupes et les lance les uns contre les autres de façon à ce que dans ce piège meurent des milliers d’hommes » déclare-t-il. El Baghdadi n’est pas retrouvé mais un chef militaire de l’État islamique, qui a menacé la Tchétchénie et tout le Caucase russe, Tarkhtan Batarichvili, dit Omar al Chichani, est liquidé en octobre. L’épisode suivant a lieu le 4 décembre au matin, peu après l’installation du nouveau gouvernement ukrainien et le jour-même du discours annuel de Vladimir Poutine devant l’Assemblée fédérale : Grozny est ce jour-là l’objet de la plus forte attaque terroriste de son histoire récente, qui a fait 14 morts chez les policiers et 11 chez les terroristes. Kadyrov révèle la responsabilité du frère d’Oumarov, Akhmad, réfugié en Turquie et bénéficiant du financement de services spéciaux occidentaux. Immédiatement après, les députés néo-nazis Bereza, chef du bataillon Dniepr 1, et Mositchouk, ex-chef du bataillon Azov, déclarent aux journalistes dans les couloirs de la Rada leur soutien aux terroristes tchétchènes qu’ils appellent à ouvrir un deuxième front contre la Russie dans le Caucase. Une action est lancée contre eux par le Comité d’enquête de Russie pour appel public à des actes terroristes. Au même moment, Paroubiy qui vient d’être élu vice-président de la Rada, propose une loi faisant de l’Ukraine un État associé de l’OTAN, juste après que le Congrès américain, le 5 septembre, ait très majoritairement voté la résolution 758, accusant la Russie d’agression en Ukraine et autorisant le président Obama à lui déclarer la guerre.

 

En conclusion, une note pessimiste

L’alternative est la suivante pour la France et l’Union européenne : poursuivre la confrontation avec la Russie qui peut mener à une guerre autodestructrice et à des actes terroristes sur leur sol, ou bien reprendre une coopération avec elle pour le plus grand profit de tous tant sur le plan économique que sur celui de la lutte contre le terrorisme. La confrontation est recherchée par les États-Unis et leurs alliés dans l’Union européenne pour la création d’un bloc occidental dans le cadre du traité de libre-échange transatlantique, en vue du maintien d’une domination globale qui désormais leur échappe par les moyens pacifiques. Pour cela ils créent des foyers de déstabilisation au Moyen-Orient, en Europe et en Asie centrale, et le terrorisme qu’ils y développent est une arme efficace, mais à double-tranchant.

Il n’est pas non plus innocent que pour cela les États-Unis s’appuient sur des forces politiques issues de la collaboration pendant la dernière guerre comme en Croatie, en Bosnie et au Kosovo dans les années 90, et en Ukraine actuellement, avec lesquelles ils ont entamé une collaboration dès la fin de la guerre. C’est sans doute pour cela que le 21 novembre, les États-Unis, le Canada et l’Ukraine ont voté contre la résolution proposée par la Russie d’interdiction de la glorification du nazisme, adoptée par 115 États sur 193. Observons que ni l’Amérique ni le Canada n’ont eu à souffrir dans leur chair l’abomination de l’occupation nazie et le racisme de sa doctrine. Leur engagement militaire n’est intervenu que secondairement sur le théâtre européen, une fois obtenue la promesse de la victoire grâce au courage et aux sacrifices de tous les peuples de l’Union soviétique. Le vote de l’Ukraine ne peut donc signifier qu’une seule chose : ce sont bien des néo-nazis revanchards, héritiers du mouvement collaborationniste de Bandera, qui sont au pouvoir actuellement à Kiev. Quant au vote de la France et du reste des pays de l’Union européenne, qui se sont honteusement abstenus, c’est tout simplement dans la veine de l’attentisme qu’elle a assez majoritairement adoptée et du régime relativement privilégié dont elle a bénéficié à l’époque, à l’exception des Juifs et de la résistance. Résistants que l’occupant nazi et ses collaborateurs nommaient des terroristes.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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