Du Yémen à la Libye : quelle solution au conflit Libyen ?

Rodrigue NANA NGASSAM
Doctorant en Études Internationales à l’Université de Douala
(Cameroun), chercheur associé au Groupe de Recherche sur le
Parlementarisme et la Démocratie en Afrique (GREPDA) et chercheur
associé à la Société Africaine de Géopolitique et d’Études Stratégiques
(SAGES).
La situation au Yémen s’apparente à celle de la Libye, plongée dans « une guerre effroyable qui ne
dit pas son nom ». Depuis 2011, la Libye se trouve ainsi bien isolée, seul face à une crise politique
sans précédent. La chute du régime de Mouammar Kadhafi, dont l’objectif était de permettre à
la Libye d’entrer dans une nouvelle ère démocratique, a pris une trajectoire chaotique. Les luttes
de reclassements engagés par les acteurs issus de l’insurrection y compris des États et des instances
internationales qui veillent à la justice, à la liberté et à la paix dans le monde et qui ont décidé
d’en finir avec le guide libyen, ont débouché sur une crise politique et sécuritaire avec des effets
dévastateurs au delà d’un seul État. Face à ce chaos qui ne promet que d’autres bouleversements
pour le monde arabe, il paraît urgent que le dialogue inter-libyen et même inter-yéménite, sans
manipulation étrangère, sont les seules issues possibles pour sortir de ces crises et rétablir la paix
et la stabilité.
The situation in Yemen is similar to that of Libya, immersed in «a terrible war that dare not speak its
name.» Since 2011, Libya is thus well isolated, alone with an unprecedented political crisis. The fall of
the regime of Muammar Gaddafi, whose objective was to allow the entry of Libya into a new democratic
era came to a chaotic trajectory. The struggles reclassifications incurred by actors from the insurgency
including states and international bodies that ensure justice, freedom and peace in the world, who
have decided to end the Libyan leader have led to a political and security crisis with devastating effects
beyond a single state. Faced with this chaos that promises only other upheavals in the Arab world, it
seems urgent that the inter-Libyan dialogue and inter-Yemeni even without foreign manipulation are
the only possible outcomes to emerge from these crises and restore peace and stability.
L’ère Kadhafi se clôt dans le fracas et le tumulte, loin de ce que les
révolutionnaires de Benghazi avaient imaginés. La révolution jadis d’hier qui revendiquait
démocratie et liberté n’est plus que l’ombre d’elle-même. Celle-ci a laissée la
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place au spectacle des milices armés qui imposent leur loi et s’affrontent entre elles,
l’implantation de mouvements se réclamant de l’islam politique, la dégradation des
conditions de vie élémentaires, la destruction des classes moyennes, en passant par
les velléités sécessionnistes comme celles de la Cyrénaïque, les représailles intertribales,
les affrontements interethniques. Pourquoi ce changement politique a-t-il
pris un tournant cruellement violent ? Ce chaos qui se prolonge avec des répercussions
sur certains États africains est-il acceptable ? Le peuple libyen sera-t-il capable,
par lui-même, de s’en sortir ? Cette étude analyse la situation dans laquelle se trouve
le pays de Mouammar Kadhafi depuis les événements de 2011 tout en essayant de
dresser des perspectives pour sortir de cette ornière.
La Libye dans la tourmente
« Que celui qui comprend quelque chose m’appelle ! », s’exclame un tag dessiné
sur un mur de la capitale (Tripoli). Plus de trois ans après la chute du régime de
Kadhafi en 2011, la situation reste totalement chaotique. La contestation de l’autorité
étatique par des acteurs hétéroclites agissant pour des causes particulières et qui
instaurent de fait des lieux de pouvoirs indépendants, ne fait qu’empirer et perpétue
l’instabilité. Le pays est dans une impasse politique et institutionnelle, avec deux
parlements (Tobrouk et Tripoli) revendiquant chacun la légitimité révolutionnaire
et contestant l’autorité de l’autre. Sur le plan de la gouvernance et des liens entre
politiques et militaires, les divisions persistantes entre forces islamistes et libérales
bloquent les instances de transition. Le champ politique est grossièrement structuré
autour d’une opposition entre « islamistes » et « nationalistes », mais reste marqué
par la dimension communautaire et locale des acteurs. Pour Ali Bensaâd : « cette
dualité recouvre la réalité des luttes de reclassement opposant nouvelles élites issues
de la révolution et élites issues des notabilités déjà établies, dont une part s’est
reconvertie à la révolution »1
.
Un clivage important existe entre certains éléments de l’armée et la multiplicité
de pouvoirs locaux autonomes et concurrents, la justice est entravée : les assassinats
de militaires, de policiers, de juges, de journalistes, et de personnes ayant participées
de près ou de loin, à un poste politique ou administratif, au régime Kadhafi restent
impunis2
et entretiennent un climat de terreur au sein de la population et pour des
groupes clefs dans la lutte contre la criminalité et le terrorisme. À cela s’ajoute des
fractures régionales aiguisés par la dichotomie entre lieux de peuplement et pouvoir
(Tripolitaine) et lieux de ressources (pétrole en Cyrénaïque, pétrole et eau dans le
Fezzan) et la question des minorités longtemps marginalisées. Des divisions qui
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posent le problème de l’autogestion des principales régions du pays, de la reconnaissance
des identités et celui du partage de la rente pétrolière face auxquels certains
groupes agitent des menaces de sécession (fédéralistes à l’Est, Touaregs et Toubous
dans le Sud, Berbères en Tripolitaine). Cette réalité de terrain est à l’image de nombreux
groupes qui entretiennent ce clivage : les milices et les brigades.
Les milices ont été impliquées dans les nombreuses violences qui ont émaillé la
vie politique libyenne depuis la chute du régime de Kadhafi3
. Celles-ci ont supplanté
l’armée nationale ou tout au moins celle qui avait pris parti pour la Révolution.
Le Conseil National de Transition avait chargé les ex-rebelles (Thuwar) d’assurer
la sécurité du pays4
. Mais les autorités ont complètement perdu le contrôle sur ces
groupes hétéroclites, qui font régner une insécurité généralisée. Ils sont constitués
en milices plus ou moins autonomes et de brigades qui se sont imposés comme des
acteurs incontournables. Ces groupes revendiquent pour certains leur appartenance
à une idéologie (islamisme, fédéralisme, etc.), à une personnalité, à une ethnie, à
une communauté ou à une ville (Misrata, Zintan, etc.), d’autres sont constituées de
réseaux criminels. Le désaccord entre ces différents groupes fait qu’ils se livrent à des
combats fratricides pour l’occupation de points stratégiques ou symboliques5
ou
encore à des affrontements ethniques. Si quelques-uns se sont déjà retirés, d’autres
enfin se sont restructurées et sont bien armées et font régnés leur loi dans l’ensemble
des territoires où ils assurent le contrôle.
La chute du régime a également attisé les convoitises autour de la rente pétrolière
et un certain nombre d’acteurs regroupés au sein de milices semblent avoir
trouvé l’occasion de se substituer aux clans et structures – dont les comités révolutionnaires
– associés à Kadhafi et qui tiraient profit de cette manne6
. Des tensions
et des luttes autour de la rente pétrolière opposent des milices armées et des tribus
comme ceux de l’Est de la Libye qui revendique leur autonomie et sont à l’origine
du blocage de certains terminaux pétroliers qui prive l’État de l’essentiel de ses revenus
qui lui étaient fournis par le pétrole. Cette guerre pour le contrôle de l’or noir
concerne aussi les fonds souverains crées par Mouammar Kadhafi grâce à l’argent
du pétrole dont la Libyan Investment Authority (LIA) en est le plus important, avec
des avoirs estimés en 2013 à 66 milliards de dollars. Un grand nombre d’acteurs qui
maintient la Libye dans ce chaos désire s’approprier ce trésor pour le moment bloqué7
. En attendant une éventuelle possibilité de reprise effective de sa capacité de
production pétrolière d’avant la révolution, gage de sa reconstruction économique
et sociale, l’insécurité persiste et menace la stabilité régionale malgré toutes les tentatives
pour unifier et réconcilier tous les acteurs impliqués dans ce désordre libyen.
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Un carrefour d’insécurité et de désordre
Le chaos actuel en Libye constitue une menace pour les Libyens eux-mêmes,
mais aussi pour tous les pays voisins, y compris sur l’autre rive de la Méditerranée.
Après quatre ans d’instabilité chronique et d’espoirs déçus, la Libye est désormais
un espace géographique de non-droit livré à des forces anarchiques. Si les réseaux
criminels ne sont pas un fait nouveau dans la région, la disparition de l’État en
matière de rétablissement de l’ordre, leur a permis de faire leur entré dans la crise
libyenne. Mais aussi, de pérenniser l’instabilité propice au développement de leurs
activités car elle leur garantit une plus grande opacité de l’environnement dans
lequel ils opèrent. Le pays est devenu ainsi un pôle pour les trafics en tous genres et
une sorte de hub où les groupes terroristes de la région viennent s’approvisionner
en armes sophistiquées et se réorganiser.
En effet, la Libye est le théâtre de trafics en tous genres caractéristiques des États
Faillis8
. D’abord le trafic d’armes, véritable marché à ciel ouvert9
qui provient des
immenses stocks accumulés pendant les quatre décennies de l’ère Kadhafi, et ceux
issus du soutien de la coalition internationale pour soutenir la rébellion durant la
guerre civile, ainsi que le matériel récupéré auprès des formateurs étrangers comme
des fusils d’assaut M4, des pistolets Glocks, des Hummers GMV, etc. Les circuits
empruntés par ces armes sont divers mais certaines constantes peuvent être dégagées.
Il existe des filières clandestines comprenant d’anciens militaires de haut rang,
de contrebandiers, des intermédiaires ou encore d’anciens combattants de la révolution
qui alimentent en armes à feu et munitions le grand banditisme et des cellules
terroristes (Nord-Mali, Algérie, Tunisie et Égypte). Les camps du Front Polisario
du Sud-est algérien, du sud de la Libye où les Toubous assurent la quasi-totalité du
contrôle de cette zone, sont également des zones de transit vers l’Afrique occidentale
Niger, Soudan, Nigéria et le Nord-Mali où les frontières sont les plus poreuses.
L’immensité de la zone frontalière où les contrôles sont de toute façon difficiles,
a permis ainsi le transfert d’armes (légères et lourdes) à des groupes terroristes et
autonomistes touarègues tels le MNLA, le Mujao, AQMI au Mali et Boko Haram
au Nigeria. Ce qui les assure une puissance de feu contre les armées régulières des
États de la région incapable de contenir ce trafic.
À cela s’ajoute le trafic de stupéfiants comme la drogue ou le cannabis, dont
l’accroissement de la porosité des frontières méridionales facilite le transit et la circulation.
La contrebande des marchandises subventionnées a également pris une
réelle ampleur en Libye. Le conflit armé libyen a non seulement inversé le courant
d’échanges mais il a aussi créé une demande nouvelle pour des produits de base tels
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que les denrées alimentaires, les fournitures médicales, les véhicules de transport
etc. La contrebande concerne aussi le négoce informel d’articles d’usage (mélangeant
produit licites et illicites) courant que l’on trouve sur tous les marchés des
villes d’une même région. Le trafic d’essence et de gaz alimente aussi le marché
noir. Depuis que certaines raffineries ont été détruites ou rendus inutilisables par
les différentes milices qui s’affrontent pour le contrôle de la manne pétrolière, les
problèmes d’approvisionnement des villes se font récurrents.
Par ailleurs, dans la Libye d’aujourd’hui, les droits des migrants, en particulier
originaires d’Afrique subsaharienne, sont gravement bafoués. Et il ne s’agit pas
d’une question marginale dans ce pays, tant par le nombre de personnes concernées
que par la gravité des atteintes aux droits humains dont ils sont l’objet. Les
témoignages sur la vie quotidienne sont tout aussi édifiants sur la xénophobie et
l’intolérance à l’égard des migrants africains qui travail au noir dans ce pays. Pire
encore, le pays est devenu un hub régional de travailleurs migrants clandestins en
route vers les pays du Golfe et l’Europe. Des milliers de clandestins qui tentent de
traverser la méditerranée empruntent aujourd’hui les côtes libyennes pour atteindre
l’Europe en dépit des énormes difficultés que présente la traversée. Les milices sont
impliquées dans ce trafic juteux10 et inhumain en connivence avec les passeurs et
les membres de certaines tribus du sud et du sud-est libyen qui en ont fait un
commerce. La principale route de la migration part de Koufra, dans le sud libyen,
jusqu’à Ajdabiya. De là, les groupes se séparent : certains restent sur place tandis
que d’autres partent vers l’ouest, à Syrte ou à Tripoli. Leur objectif est d’atteindre
les villes portuaires pour embarquer vers Malte ou vers Lampedusa.
Le « printemps arabe » et l’État de non droit en Libye a également permis
aux groupes terroristes locaux et régionaux de gagner en influence idéologique
et en force matérielle, mais aussi d’avoir un nouveau refuge afin d’envisager leur
repositionnement sur le continent. L’hypothèse de la constitution d’un nouveau
foyer terroriste régional n’est pas sans fondement. De nombreux groupes terroristes
chassés du Nord-Mali ont trouvé refuge en Libye. Au sud, dans cette zone
grise qu’est le Fezzan, on ne peut pas dire combien ils sont, tout comme dans la
Cyrénaïque, à Derna et à Benghazi, c’est très mouvant, mais on sait qu’ils viennent
de partout : d’Algérie, du Mali, de Tunisie, d’Égypte. De même, l’État Islamique en
Irak et au Levant (EIIL) étend sa toile en Libye en adoubant un certains nombres de
franchises d’Al-Qaïda11. L’expansion de cette organisation terroriste en Afrique où
Boko Haram au Nigéria, les Soldats du Califat en Algérie et les djihadistes égyptiens
de Ansar Beït al-Maqdess lui ont déjà prêté allégeance, atteste un re-basculement
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du front du djihad vers le Maghreb et le Sahel, et probablement à terme vers
l’Afrique de l’Ouest dans le cadre d’une jonction arabo-africaine des groupes locaux.
Cela, sous le regard croisé des États de la région dépassé par les événements
ou du moins, se neutralisant au nom de calculs étroits.
Le regard croisé des États de la région
Le chaos qui règne actuellement en Libye pose d’énormes problèmes sécuritaires,
économiques et humanitaires dans la région. Or, si chacun des États est
conscient des risques qu’il y aurait à laisser la Libye seule aux prises avec ses problèmes
intérieurs, ou pire, à chercher à la déstabiliser davantage, l’absence d’une
véritable confiance entre les différents États maghrébins mais aussi d’amorce d’une
véritable coopération pour stabiliser la Libye se heurtent à des rivalités pour l’hégé-
monie régionale. Les relations entre la Libye et ses voisins ont été longtemps exé-
crables mais, la guerre en Libye a redessiné une nouvelle carte dans la région. Et il
est intéressant d’observer l’état des forces et des jeux d’influence, qui émanent à la
fois du Maroc, de l’Égypte et de l’Algérie.
En effet, l’effacement programmé de la Libye en tant qu’acteur régional majeur
dans la zone maghrébine et sahélienne ouvre un large boulevard à un monopole
stratégique quasi exclusif pour l’Algérie qui n’a jamais caché, depuis 1962, ses ambitions
à l’égard de ces espaces, notamment le théâtre saharien. L’Algérie est extrê-
mement hostile à toute nouvelle intervention et privilégie plutôt la non ingérence.
Car, si une nouvelle guerre est déclenchée, les djihadistes qui seront pourchassés
en Libye devront trouver refuge ailleurs, et les Algériens craignent que cela se fasse
sur leur sol. Ils considèrent la stabilité de l’ensemble de la zone de transition entre
le Sahel et le Sahara comme une condition essentielle à leur sécurité intérieure.
L’Égypte quant à elle, abat sa carte à travers l’un des principaux acteurs engagés
dans la lutte contre l’islamisme radical et les groupes terroristes, le général Khalifa
Haftar12. De plus, en frappant la Libye suite à l’assassinat de vingt-un coptes égyptiens
par Daesh le 15 février 2015, l’Égypte veut réaffirmer son statut de puissance
dans la région. Le Maroc pour sa part, semble jouer la carte de la médiation sans
prendre position et en essayant de convaincre les acteurs impliqués dans ce conflit
de la nécessité d’une solution politique par le dialogue.
Outre ces activités militaro-diplomatiques qui se jouent en Libye, le problème
de la coopération entre les pays du Maghreb accentue davantage un trou noir au
niveau des frontières. Chaque État agit unilatéralement et se refuse travailler avec
l’autre, ce qui favorise les trafics transfrontaliers (circulation d’armes, de capitaux
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etc.) et la circulation des mouvements terroristes dans la région et dans le bassin
sahélo-saharien. L’inaction de ces États favorise également l’État Islamique qui ne
cesse de progresser dans la sous région et en Afrique de l’ouest suite aux ralliements
d’organisations terroristes locales et de sympathisants décidés à en faire sien, son
combat. L’assassinat de vingt touristes et un tunisien dans le musée du Bardo en
Tunisie le 18 mars 2015 et les tous derniers attentats constituent un signe avant
coureur et preuve que la barbarie de l’EI n’a plus de limite.
Qu’en est-il de la Ligue arabe, de l’Union africaine et de l’ONU ? Tout d’abord,
l’Union africaine reste marquée par son laxisme habituel et son incapacité dont elle
fait preuve à s’impliquer dans la résolution des conflits africains et notamment dans
le conflit libyen13. Depuis le rejet de sa demande formulé auprès de l’ONU pour
mettre en place, le plus rapidement possible, une force d’interposition, l’UA semble
ne plus être intéressé par l’hydre libyenne. Elle préfère plutôt renvoyer la balle au
camp occidental lui demandant de finir « le service après vente »14. La Ligue Arabe
de son côté manque de légitimité et son échec sur la crise libyenne, syrienne et yé-
ménite est à l’image de ses nombreux projets qui n’ont jamais abouti à des résultats
tangibles. L’ONU à travers son émissaire en Libye, Bernadino Léon et sa Mission
d’appui en Libye (Manul) intensifie son processus de réconciliation nationale des
deux parlements rivaux sans succès. Si un accord est signé, rien ne prouve que celuici
puisse empêcher une nouvelle guerre.
Le jeu des puissances de l’intervention en Libye aujourd’hui
La chute du colonel Kadhafi a rebattu la carte des influences et des ambitions
géopolitiques au Maghreb15. Outre l’Algérie et l’Égypte qui intensifient des manœuvres
et développent des dispositifs diplomatiques, militaires et subversifs afin
de saisir l’opportunité géoéconomique que présente la Libye et de contraindre tant
le Maroc que la Tunisie à rester à l’intérieur de leurs frontières et à ne surtout pas
se mêler de ce qui se passe sur leur flanc sud, c’est l’implication des puissances
étrangères externes dans ces jeux internes qui frappe. Ils sont nombreux qui désirent
prendre pied dans cette nouvelle Libye et évolue au gré des ruptures et des opportunités
et des événements qui secouent cette région. On observe que l’état des forces
et des jeux d’influences proviennent tout d’abord des majors, ceux qui ont été au
devant de la scène des opérations militaires contre Kadhafi (USA, France, GrandeBretagne)
suivis des puissances tierces (Turquie, Espagne, Italie) et les monarchies
du Golfe comme les Emirats Arabes Unis, l’Arabie Saoudite et le Qatar.
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C’est avant tout sur un intérêt géoéconomique que se fondent ces projections car,
sur quelque zone de la planète ou des gisements pétroliers existent ou sont possibles
et dont les avancées technologiques permettent d’en d’envisager bien d’autres, bien
que nécessitant des investissements très couteux, l’existence de conflits potentiels
est un fait dont il faut avoir conscience16. La Libye, porte d’entrée vers le Sahel, est
convoitée relativement aux enjeux énergétiques et miniers, aux enjeux d’influence
économique et stratégique, et quant à l’accès aux ressources avérées et futures du
flanc sud sahélien (bassin de Taoudéni qualifié de futur eldorado pétrolier et minier).
Avec des réserves inégalement réparties sur le territoire et évaluée à 48,5 milliards
de baril en 2013 (soit 2,9 % des ressources mondiales prouvées), la Libye attire
les entreprises majeures dans le secteur énergétique ou pétrolier sur cette immense
richesse que leur refusait Kadhafi.
Les monarchies du Golfe à l’instar du Qatar, des Emirats Arabes Unis ou
encore de l’Arabie Saoudite à travers leurs associations caritatives interviennent
aussi indirectement en Libye sous forme d’action humanitaire. Or l’aide de ces
organisations islamiques fut elle de bonne foi alimentent des réseaux islamistes ou
des milices fauteurs de trouble en Libye. Avec l’anarchie que connaît le pays aucun
contrôle n’existe sur la provenance et la destination de cette aide. Il faut ajouter que
certaines fractions militaires en Libye ont reçu, et reçoivent encore, des subventions
de nombreux sympathisants individuels saoudiens, qataris et autres, lesquels ont
parfois présenté leur versement comme motivés par la philanthropie. Une situation
qui pose le problème de la transparence de cette aide humanitaire susceptible de
financer le radicalisme et les djihadistes en Libye mais aussi favoriser une dérive ou
une résurgence islamique dans le pays.
Enfin, l’acuité de la menace terroriste et l’extension de l’État Islamique au
Maghreb et dans la région sahélienne accentue davantage une pénétration militaire
sur la base d’opérations de nettoyage et de lutte contre le terrorisme. La guerre civile
libyenne dont l’issue reste incertaine et avec des répercussions qui se font ressentir
dans la région pourrait compléter cette stratégie. L’imbroglio libyen constitue
un élément significatif de déstabilisation du Maghreb et du Sahel profitable à
une montée en puissance des groupes terroristes et de mouvements criminels.
Le point d’appui libyen offrirait ainsi aux Occidentaux une porte d’entrée vers
le théâtre sahélien et l’Afrique afin de lutter contre le terrorisme, sécuriser les
approvisionnements en pétrole et minerais et contenir la Chine17. Ces objectifs
qui semblent déjà prendre corps en Afrique avec la présence d’une multitude de
dispositifs militaires français et américains, prévaudront quel que soit le caractère
démocratique ou non du futur régime libyen18.
Géostratégiques n° 45 • Juillet 2015 Le Yémen, victime collatérale de la crise systémique Arabe
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Avenir de la Libye : des perspectives difficiles
Pour que la construction de la nouvelle Libye puisse réussir, les libyens doivent
dépasser les clivages qui les séparent et songer au devenir de leur pays19. La condition
indispensable serait la mise en place d’une vision « démocratico-constitutionnelle
» pour la Libye et accepter par les Libyens. Ce pourrait être un modèle parlementaire
rompue à la rotation du pouvoir ou un modèle fédéral. Le système fédéral
n’a pas seulement des vertus dans la gestion des relations entre les communautés et
ses conséquences intra-communautaires peuvent être des plus intéressantes. Car la
fédération transférera des compétences et des ressources aux entités locales et serait
un cadre protecteur dans un cadre régional pour les communautés. Mais pour réussir
sa transformation, la Libye doit apaiser les craintes existentielles de ses différentes
communautés au lieu de les nier sans tenir compte des réalités du pays.
L’autre point saillant pour éviter le morcellement ou le pourrissement de l’État
serait d’en finir avec cette multitude de milices ou de brigades qui recouvre des
réalités différentes et dont les objectifs sont divers. La question sécuritaire, dont
les milices sont l’une des dimensions, est centrale, et cela pose le problème de leur
désarmement, de leur démobilisation et de leur réintégration. C’est pourquoi, une
véritable réforme du système de sécurité libyen s’impose afin d’en finir avec la situation
périlleuse dans laquelle le pays se trouve. La mise en place des organes de
sécurité contrôlés de manière démocratique et représentatifs à l’échelle nationale
(soldats de l’ancien régime, milices, brigades) constitue aussi une autre hypothèse
susceptible d’une part d’éviter le chaos. Car, la division et les différents antagonismes
au sein des milices et brigades renforcent l’insécurité et éloigne la Libye vers
le chemin de la paix. Ainsi, il s’agit réconcilier les légitimités non dans une perspective
exclusive et excluante, mais dans une dynamique inclusive et concertée, dénuée
de toute considération partisane. C’est la seule issue possible qui pourrait permettre
une jonction entre les différents acteurs locaux de la révolution et les extrémistes
islamistes et de ce fait, permettre aux libyens de ne pas regretter Kadhafi.
Par ailleurs, l’Union africaine, l’ONU, les pays occidentaux et leurs homologues
africains doivent changer leur attitude et mettre de côté leur divergence sur
la Libye. La crise libyenne avec son impact sur les pays de la région et de l’Afrique
subsaharienne impose des actions directes à moyen et à long terme. Il ne s’agit pas
de s’engager dans une autre intervention qui pourrait avoir des dommages collatéraux
importants et plus grave à l’échelle africaine, mais d’apporter des solutions
concrètes par des moyens politico-diplomatiques. Certes, la présence militaire
pourrait densifier et accompagner cet effort politico-diplomatique en comblant les
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lacunes de la coopération et de la coordination sur le plan militaire et terrestre,
mais elle ne constitue en aucun cas une voie salutaire et obligatoire. L’ampleur de
la menace terroriste de l’EI qui menace l’unité libyenne et l’unité africaine dicte
enfin une collaboration étroite entre les pays de la région, leurs pairs subsahariens
et les partenaires occidentaux. Cela est à la hauteur de l’urgence et de l’impatience
qu’attendent les libyens face aux innombrables défis de cette Libye en transition.
Conclusion
La crise libyenne a montré les limites du multilatéralisme et les désaccords qui
caractérisent et entachent encore les relations entre l’Afrique et les pays occidentaux.
La mort de Mouammar Kadhafi soulève aujourd’hui des passions et des dé-
bats à l’échelle africaine et même au-delà lesquels mettront du temps à se refermer
tant que l’insécurité due à sa chute continuera de perdurer. Si la Communauté
internationale s’accorde à dire que, l’intervention en Libye a été un succès, celleci
a revêtu « un tournant incertain et douloureux »20. Ainsi à la question où va la
Libye ?
21 Que tout le monde se pose aujourd’hui, peut-être certains répondront
fallait-il tuer Kadhafi ?
22
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of Law Stanford University, Paper Series, n° 4 mars 2014, p. 1-26.
Saïd Haddad, « La sécurité, « priorité des priorités » de la transition libyenne », L’Année du
Maghreb [En ligne], IX | 2013, mis en ligne le 29 octobre 2013, consulté le 12 novembre 2014.
URL : http://anneemaghreb.revues.org/1953 ; DOI : 10.4000/anneemaghreb. 1953.
Saïd Haddad, « Ordre et désordre. Milicien en Libye », Moyen-Orient 25, Janvier-Mars 2015, p. 24-
29.
Table ronde sur le thème « Où va la Libye ? », Centre des Etudes Méditerranéennes et Internationales et
la Konrad Adenauer Stiftung, Tunis, le mercredi 24 septembre 2014, p. 1-21.
Thabo Mbeki, «Union africaine : une décennie d’échecs», Courrier international, Paris, 27 septembre
2012
Notes
1. Ali Bensaâd, « Les trajectoires chaotiques d’une reconstruction étatique », in Moyen-Orient 25,
Janvier-Mars 2015, p. 19.
2. Cet état de fait est l’une des conséquences de la loi d’exclusion politique, entrée en vigueur
en juin 2013 et qui bannit toute personne ayant eu des responsabilités durant le règne de
Mouammar Kadhafi. Roman David et Houda Mzioudet insistent sur le fait que cette norme
ne fait renforcer les divisions et les conflits passés. Voir à ce sujet Roman David et Houda
Mzioudet, « Personnel change or personnal change ? Rethinking Libya’s Political Isolation
Law », Brookings Doha Center – Center on Democracy, Development & The Rule of Law Stanford
University, Paper Series, n° 4 mars 2014.
3. Saïd Haddad, « La sécurité, « priorité des priorités » de la transition libyenne », L’Année du
Maghreb [En ligne], IX | 2013, mis en ligne le 29 octobre 2013, consulté le 12 novembre 2014.
URL : http://anneemaghreb.revues.org/1953 ; DOI : 10.4000/anneemaghreb. 1953.
4. Les milices révolutionnaires se posent à la fois en concurrentes du pouvoir politique et de
son bras armé tout en suppléant aux faiblesses du pouvoir dans le domaine sécuritaire. La
question de leur démantèlement reste cependant la priorité des priorités car, elles contribuent
à l’enracinement de l’insécurité que connaît le pays. Estimées à quelques centaines d’hommes
au départ, les milices armées comptabiliseraient aujourd’hui d’après la Commission libyenne
Du Yémen à la Libye : quelle solution au conflit Libyen ? Géostratégiques n° 45 • Juillet 2015
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des affaires des combattants plus de 200 000 hommes. Voir à ce sujet, Saïd Haddad, « Ordre et
désordre. Milicien en Libye », Moyen-Orient 25, Janvier-Mars 2015.
5. Les derniers affrontements en date ont commencé en juillet 2014, lorsque les miliciens de la
ville de Misrata, alliés à une brigade islamiste dirigée par l’ex-parlementaire Salah Badi (Force
Fajr Libya), ont tenté de prendre le contrôle de l’aéroport international de Tripoli, détenu par
des miliciens de Zintan (de mouvance plutôt libérale) depuis 2011. Voir à ce sujet, Mohamed
Faraj Ben Lamma, « La transition libyenne : tomber de Charybde en Scylla ? », Revue Défense
Nationale, Tribune n° 568, 09 octobre 2014.
6. Martinez Luis, « Les usages mafieux de la rente pétrolière », Politique africaine, Karthala,
n° 125, mars 2012.
7. Moncef Djaziri, « Les Défis économiques d’une société éclatée », in Moyen-Orient 25, JanvierMars
2015, p. 49.
8. Moncef Ouannes, Révolte et reconstruction en Libye. Le Roi et le Rebelle, L’Harmattan, Paris,
2014, 206 p.
9. Les nombreux arsenaux sans surveillance sont accessibles à toutes sortes d’affairistes : fusils
d’assaut Kalachnikov, roquettes, mines, obus, armements chimiques, missiles sol-air Sam 7
dont la Libye possède 20 000 unités, et missiles SA-24 russes issus de la dernière génération
de missiles aériens capables d’abattre des avions de chasse. Voir à ce sujet Angelia Sanders,
Unsecured Libyan Weapons: Regional Impact and Possible Threats, Civil-Military Fusion Centre,
janvier 2012.
10. Ce trafic humain s’est transformé en une véritable industrie, brassant des milliards de dollars.
Voir le compte rendu de mission d’évaluation auprès des belligérants libyens, « Libye : Un
avenir incertain », Cf2R-CIRET-AVT Paris, mai, 2011, p. 15.
11. Les villes de Derna et de Benghazi se sont transformées en de véritables foyers urbains où
s’activent les islamistes les plus extrémistes dans les girons des partisans de la Charia (Ansar Alcharia)
et ceux de l’État islamique (Ansar Daech), ou au côté du Conseil de la Choura des jeunes
islamistes (Chabab Al-Islam). Ces groupuscules s’activent sous diverses appellations ; Ansar
Charia à Benghazi et Derna, Majliss Achoura des révolutionnaires de Benghazi, la Katiba des
martyres Ra Allah Assahati à Benghazi, la Katiba des martyres du 17 février à Benghazi, la Katiba
des martyres d’Abou Salim que dirige Abdelkader Azouz à Derna, la Jemaa de l’unicité et du
djihad qui s’active à Derna tout en multipliant les contacts avec divers groupuscules djihadistes
dans d’autres contrées, les révolutionnaires de l’État islamique (Daech) à Derna et Syrte… Une
galaxie au sein de laquelle naviguent d’autres groupuscules dont le degré de radicalisme les
rapproche de certains groupes et les éloigne d’autres. Voir à ce sujet Abderrahmane Mekkaoui,
« Libye : la galaxie des extrémistes », in Revue Défense Nationale,Tribune n° 625, 20 mars 2015,
p. 1-4.
12. Le Maréchal égyptien Abdel Fattah al-Sissi a appuyé l’opération Karama (dignité) du général
Khalifa Haftar en mai 2014 dont le but était de combattre les islamistes en Cyrénaïque, à les
retenir à l’est pour alléger la pression sur Tripoli, à protéger le gouvernement légal de Tobrouk,
voire à reprendre Benghazi. Voir le Rapport de Daveed Gartenstein-Ross & Nathaniel Barr,
« Dignity and Dawn: Libya’s Escalating Civil War », International Centre for Counter – terrorism
– The Hague (ICCT), Research Paper, February 2015.
13. Thabo Mbeki, « Union africaine : une décennie d’échecs », Courrier international, Paris,
27septembre 2012.
Géostratégiques n° 45 • Juillet 2015 Le Yémen, victime collatérale de la crise systémique Arabe
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14. Lors du Forum international pour la paix et la sécurité en Afrique qui s’est tenu les 15 et
16 décembre 2014 à Dakar au Sénégal, les présidents tchadien, malien et sénégalais avaient
exhorté les États occidentaux à « finir le travail » en Libye, devenue source de menaces pour
tout le Sahel.
15. Michel Collon, Libye, Otan et Mediamensonges. Manuel de contre-propagande. Bruxelles,
Investig’ Action – Couleur livres, 191 p.
16. André Pertuzio, « Le pétrole et la géographie des conflits », in La Géographie des conflits,
Géostratégiques n° 38, Paris, 2000, p. 26.
17. Mehdi Taje, « La réalité de la menace d’AQMi à l’aune des révolutions démocratiques au
Maghreb », Géostratégiques n° 32, 3ème Trimestre 2011, p. 289.
18. Ibid.
19. Voir le rapport de Frederic Wehrey, « Ending Libya’z civil war. Reconciling Politics, Rebuilding
Securiry », Carnegie Endowment for International Peace, September 2014.
20. Moncef Djaziri, « Un tournant incertain et douloureux », in Oasis n° 4, décembre 2011, p. 44-
49.
21. Table ronde sur le thème «Où va la Libye?», Centre des Etudes Méditerranéennes et Internationales
et la Konrad Adenauer Stiftung, Tunis, le mercredi 24 septembre 2014.
22. Jean Ping, Eclipse sur l’Afrique. Fallait-il tuer Kadhafi ?, Michalon, Paris, 2014

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