Éditorial, Un monde en crise

Ali RASTBEEN
Fondateur et président de l’Académie de Géopolitique de Paris. Directeur éditorial de la revue Géostratégiques. Auteur de Géopolitique de l’Islam contemporain, Éditions IIES, 2009.

1er trimestre 2013
La crise du système économique mondiale et le danger de la chute financière des Etats-Unis n’ont pas perdu leur ampleur. Un aperçu des finances américaines et les événements qui se déroulent en Europe et dans le reste du monde, de même que les liens qui régissent le système financier international démontre que : les États-Unis resteront au bord du gouffre financier et l’Europe, l’Asie et l’Afrique ne seront pas à l’abri.
Que le système économique régissant les relations internationales ne peut plus satisfaire les exigences des besoins de l’époque et doit être modifié et adapté n’est pas un fait nouveau. Cependant, pour ce faire, les efforts entamés depuis le dernier siècle, n’ont pas dépassé le stade de belles intentions.
Après une période de tergiversation et d’hésitation manifestes, Washington a réussi à s’éloigner de quelques pas de l’« abîme financier ». Cependant, il ne faut pas oublier que la crise du système économique mondiale et le danger « de la chute financière de Washington » n’ont pas perdu de leur ampleur. Un aperçu du montant colossal des mouvements financiers opérés par les Américains comme les événements qui se déroulent en Europe et dans le reste du monde, de même que les liens étroits et incontournables régissant le système financier international démontrent que les États-Unis resteront au bord du gouffre. Compte tenu de la position dominante de Washington sur l’échiquier financier mondial, l’Europe, l’Asie et l’Afrique ne restent pas à l’abri.
Au moment de l’apparition des premiers signes de cette crise, il était normal que les interprétations en soient différentes. La position la plus pessimiste était celle de Michaïl Gorbatchev qui estimait possible une désintégration financière des États-Unis. Peut-être se basait-il sur le passé pas trop éloigné de l’Union soviétique où des territoires et des peuples avaient été conquis depuis des siècles par l’empire tsariste. À ces peuples fut attribuée une nouvelle identité grâce à l’intervention de la métropole qui se voulait universaliste. Or, les États-Unis sont le fruit des guerres d’indépendance en Amérique et directement issus de la lutte anticolonialiste des immigrés européens dans le nouveau continent. La nouvelle identité qui fut conférée à cet État lui a permis de faire flotter à New York le drapeau d’un ordre mondial renouvelé à partir de la seconde guerre mondiale. Par conséquent, le destin des États-Unis ne peut être identique à celui du bloc de l’Est.
Que le système économique régissant les relations internationales ne puisse plus satisfaire les exigences des besoins de l’époque et qu’en conséquence, il doit être modifié et qu’il lui soit impératif d’évoluer, ne constituent pas des faits nouveaux. Cependant, pour ce faire, les efforts entamés depuis le dernier siècle, n’ont pas dépassé le stade de belles intentions.
L’économie mondiale exige une organisation nouvelle différente de celle d’hier afin qu’elle puisse répondre aux besoins du monde d’aujourd’hui et de demain. Un monde qui n’est plus sous le diktat des empires coloniaux et qui doit avancer de manière uniforme et homogène et qui, pour y parvenir, doit surmonter de nombreux obstacles.
Le Mali, est un vaste et riche territoire en Afrique qui n’a pas pu encore digérer l’indépendance accordée grâce aux besoins du continent. Il défie subitement et de manière inattendue l’État français et l’entraîne dans un combat qui prend rapidement une portée mondiale et oblige Paris à mener une campagne militaire afin de préserver sa propre crédibilité ainsi que le maintien du régime officiel de ce pays. Une campagne militaire, approuvée par le Conseil de sécurité des Nations unies, l’OTAN et soutenue par les États-Unis, l’Angleterre et le Canada comme par la Cedeao.
Au Mali, comme dans d’autres pays de ce continent, les conflits ethniques et religieux ainsi que les coups d’État à répétition, constituent des maladies chroniques. Le nord de ce pays est un territoire contrôlé par les nationalistes « Touaregs » dont une bonne partie s’est ralliée à Al-Qaïda après être délogée par les forces françaises de Bamako et d’autres villes de cette région.
Cependant, l’ouest de l’Afrique, de l’Algérie au Mali, reste toujours le fief des Touaregs. Une région qui renferme des avantages naturels exceptionnels et diversifiés, attirant l’Europe, les États-Unis et l’Asie de l’Est et qui est connue comme ayant des réserves d’uranium et des différents minerais nécessaires à la technologie moderne.
Le monde contemporain, pour se métamorphoser et se libérer des idées discriminatoires et obsolètes, et de l’inégalité, a besoin d’une révolution culturelle planifiée.
Une révolution dans la lumière.

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