GÉOPOLITIQUE DE LA DIPLOMATIE INFORMELLE : L’EXEMPLE DE LA COMMUNAUTÉ DE SANT’EGIDIO

Emmanuel DUPUY

Mai 2007

L’IMPLICATION GRANDISSANTE DE LA COMMUNAUTÉ DE SANTEGIDIO depuis une vingtaine d’années dans le champ de la résolution pacifique des conflits est à l’image de l’émergence de nouveaux acteurs non étatiques sur la scène interna­tionale. Le partage de compétences entre ces derniers et les acteurs institutionnels, s’exprime par la généralisation d’une forme de diplomatie que l’on pourrait quali­fier « d’informelle » – du fait du caractère volontaire lié à son adhésion.

Ces références mettent ainsi en exergue la réalité des interventions militaires de faible intensité (Softpolicy), tout en n’écartant nullement la possibilité d’interven­tions militaires plus lourdes (Hard power).

L’émergence de nouveaux acteurs sur la scène internationale, qui va de pair avec l’installation de logiques diplomatiques et stratégiques complémentaires, impose désormais une prise en compte accrue de l’imbrication des menaces transnationales qui revêtent des formes multiples (risques terroristes, mafias, conflits et guerres civiles, pandémies et fléaux liés au climat …) concourrant à créer une instabilité institutionnelle, à éloigner la perspective de la sécurité, à dégrader les conditions économiques et les perspectives démocratiques.

La Communauté de Sant’Egidio est ainsi, depuis sa création en 1968 – dans la foulée du Concile Vatican II (1962-1965) et des thèses inspirées par la « théologie de la libération » – prônée par le prêtre brésilien Leonardo Boffs, une ONG détermi­nante dans les processus de résolution des conflits et de médiation internationale.

Cette politique extérieure officieuse concourt, en effet, à combler les vides de la diplomatie officielle de l’Etat italien et du Saint-Siège. Le bras diplomatique du Vatican, est devenu depuis la fin des années 70, un relais incontournable dans le processus de participation croisée en matière de politique étrangère et d’aide au développement en direction de certains Etats difficile d’accès, comme les Etats mu­sulmans ou africains, relativement éloignés de la sphère d’influence traditionnelle italienne.

Cet acteur transnational non étatique, situé dans un ancien Carmel de la Piazza Sant’Egidio, dans le quartier du Trastevere à Rome, se veut ainsi un réseau d’in­fluence à la fois local, national et planétaire, mêlant à la fois l’action sociale en direction des populations issues de l’émigration, l’accompagnement des malades et des plus démunis, la lutte contre le sida, les campagnes d’alphabétisation et de scolarisation des mineurs, l’aide au développement ainsi que l’action humanitaire d’urgence, la médiatisation de sa campagne pour l’abolition de la peine de mort, la promotion d’une solidarité sans frontières dans la ligne de Vatican II, le dialo­gue œcuménique et entre les civilisations, ainsi que les très nombreuses opérations médiatiques ou plus discrètes de médiation internationales, qu’elles aient réussi ou échouées…

Structure et organisation

Souvent appelé « l’ONU du Trastevere », la Communauté ecclésiale internatio­nale qui regroupe désormais près de 50 0000 membres, regroupés dans plus de 70 pays de quatre continents et trois centre groupes constitués à travers le monde (dont près de 20 000 en Italie, dont 15 000 à Rome), ont parfois été assimilés à des « cas­ques blancs » au service de la diplomatie transalpine ; cette dernière n’hésitant pas à s’appuyer,voire à « déléguer » aux ambassadeurs de la paix que sont les bénévoles de la Communauté. Les pays où la Communauté est la plus présente en Europe sont ainsi la Belgique, la Suisse et la France.

La réputation planétaire de la Communauté doit aussi beaucoup au charisme de son fondateur, Andrea Ricardi, Professeur d’histoire du Christianisme de l’Universi­té Roma III, auteur de très nombreux ouvrages sur la portée et le rôle de l’Eglise face à la modernité et de la culture de la paix liée à la Communauté de Sant’Egidio.

L’inclassable Andrea Ricardi a su également s’entourer de fidèles amis, univer­sitaires, syndicalistes chrétiens, diplomates, tous fin connaisseurs des zones gri­ses dans lesquelles la Communauté propose ses missions de bon office, à l’instar des autres fondateurs Marco Impagliazzo, qui assume la fonction de président de la Communauté, Mario Marazziti, qui fut responsable des relations extérieures,

Leonardo Palombi, Doyen de l’Université de Tor Vergata, Mario Giro, qui cumule les responsabilités de chargé des relations internationales, des rencontres inter-reli-gieuses – lancées en 1986 à Assise – et est au cœur du dispositif en Afrique subsaha­rienne (tout en ayant gardé des responsabilités au sein de la Confédération Syndicale Italienne du Travail – CISL, réputé à gauche) ou encore les deux prélats que sont Mgr Matteo Zuppi et l’évêque de Tarni-Narni-Amelia, Mgr Vincenzo Paglia, qui fait of­fice d’assistant ecclésiastique tout en restant Président de Fédération Internationale Biblique Catholique et Président de la Commission « Oecuménisme et Dialogue » de la Conférence Episcopale Italienne.

Sant’Egidio, la médiation internationale et la résolution des conflits : réussites et échecs

Cette « seminar diplomacy », a encore récemment porté ses fruits pour son action de stabilisation de la paix dans les Balkans, notamment en Albanie et au Kosovo, dont l’arrivée au pouvoir d’Ibrahim Rugova leur doit beaucoup, grâce au mouve­ment Arcobaleno créé pour faire dialoguer les partis en présence et avait abouti à la médiation entre Milosevic, sans parler des processus de paix réussis au Mozambique en 1992 après quatorze années de guerre civile, au Burundi en 1997, au Guatemala e1996, au Liban, en Namibie, en RDC, en Côte d’Ivoire et au Libéria après la guerre civile qui a ensanglanté le pays de 1989 à fin 2003.

Seule la tentative avortée en Algérie, avec l’échec de la Plate-forme de Rome en 1995, a démontré les limites du dialogue œcuménique et du dialogue interre­ligieux.

D’affrontements sporadiques en guerres civiles et conflits de « haute intensité », l’action de Sant’Egidio se caractérise par une volonté d’explorer toutes les voies qui contribueraient à l’établissement de la paix. L’implication de la communauté dans la résolution des conflits s’exprime ainsi par une politique de la « non-indifférence » qui concourt ainsi à compléter la palette des solutions pérennes de paix et de stabi­lité entre acteurs en présence. Ces initiatives, basées sur la constitution d’un solide réseau de liens diplomatiques à l’égard de pays marginalisés – du fait de réalités conflictuelles récurrentes ou de leur incapacité à rétablir les valeurs démocratiques, conditions de base de la paix.

Cet engagement, pour la « méthode Sant’Egidio », comme l’avait résumée le Secrétaire général des Nations Unis en 1993, Boutros Boutros Ghali est l’institu­tionnalisation de la synergie entre l’Italie, moyenne grande puissance à vocation régionale et la vocation universaliste et œcuménique de l’Eglise.

Des opérations de peace bulding réussies : Mozambique, Guatemala, Libéria, Kosovo

  • Le cas du Mozambique

Les « accords de Rome » du 4 octobre 1992, qui mettent fin à 16 années de guerre civile au Mozambique entre le mouvement de guérilla Renamo dirigé par Alfonso Marceta Dhlakama et le Frelimo du président Joaquim Chissano, constituent la première action médiatisée de Sant’Egidio.

La médiation de Sant’Egidio – commencée en juillet 1991- ayant eu pour effet d’aboutir au cessez-le-feu du 21 août 1993. Ce cessez-le-feu est toujours en vigueur, d’autant qu’il fut garanti par les 6000 Casques bleus de la mission ONUMOZ (entre 1992 et 1995). De même, qu’une commission mixte de surveillance du dé­sarmement (CSC) était mise en place, afin de désarmer les 63 000 hommes du Frelimo et les 20 000 de la Renamo

Cette réussite a eu pour principal mérite de mettre fin à un conflit qui aurait fait plus d’un million de morts (sur une population de 15 millions d’habitants). Constatant la démission de la Communauté internationale et convaincus de la né­cessité d’impliquer directement les deux parties adversaires, les médiateurs italiens ont réussi à octroyer à la Renamo un statut de respectabilité internationale. Ainsi Sant’Egidio a pleinement réussi à transformer les membres de ce mouvement de guérilla, créé en 1975, en lutte contre le régime marxiste dirigé par le Frelimo, par­fois qualifiés de khmers noirs, en parti de gouvernement.

  • Au Guatemala

Le cas guatémaltèque constitue le second succès, bien que moins médiatisé. Après 35 ans de guerre civile qui aura fait plus de 150 000 victimes, la médiation aura permis, après plusieurs échecs des négociations onusiennes de paix lancées en 1994 entre le gouvernement d’Alvaro Arzù et l’Union Révolutionnaire nationale Guatémaltèque (URNG) et après plusieurs rencontres informelles, au dépôt défini­tif des armes et à l’accord de paix de décembre 1996, signé sous la double égide de la Communauté et de l’ONU.

  • Au Libéria

Le départ du président Charles Taylor en août 2003 (conclu par son arrestation fin mars 2006) qui a permis la tenue du processus électoral et l’élection en novem­bre 2005 de la nouvelle présidente Ellen Johnston-Sirleaf sont les conséquences de la médiation avec les rebelles du Lurd, conclue à Rome, sous les hospices de la Communauté.

  • Au Kosovo

L’accord dit « 3 + 3 » de mars 1998, engageant pour la première fois feu Ibrahim Rugova, pas encore président du Kosovo mais déjà leader de la Ligue Démocratique du Kosovo (LDK) et le président serbe Milosévic, sous l’égide de Sant’Egidio aura été le seul document officiel signé entre Serbes et Albanais, délégitimant d’autant l’Armée de Libération du Kosovo (UCK) et permettant le dialogue sur le statut d’autonomie.

 

Des « semi échecs » : Algérie et Burundi

  • L’échec de la plate-forme de paix en Algérie

La tentative en janvier 1995 de faire adopter la plate-forme de Rome, associant pour la première fois depuis les élections invalidées de 1991, sur la base de l’arrêt de la violence, l’acceptation du pluralisme, la liberté de la presse et le respect des lois fondamentales, tous les acteurs de la crise algérienne dont le Front Islamique du Salut (FIS) a échoué. Or, après des troubles ayant fait plus de 80 000 victimes, l’initiative romaine aura été mal comprise et perçue par certains comme une ten­tative de réintroduire les Islamistes, voire d’ingérence dans les affaires intérieures algériennes, comme ce fut le cas de l’actuel premier ministre, Ahmed Ouyahia qui proclamait en 1997, « oui à la paix, non à Sant’Egidio ».

  • Transition démocratique incomplète au Burundi

Bien qu’ayant largement contribué à travers le Great Lakes Policy Forum – après plus de sept mois de tractations – à la signature en mai 1997 d’un accord de cessez-le-feu entre le président tutsi Pierre Buyoya, arrivé au pouvoir par le coup d’Etat de juillet 1996, et les rebelles hutus, l’accord signé à Arusha en 2003 n’a jamais été effectif. L’action de l’ONG catholique aura au moins eu le mérite de donner à l’opposant Léonard Nyangoma, Président du Conseil national pour la défense de la démocratie – CNDD, l’image d’un interlocuteur crédible et aura permis l’élection en en août dernier de Pierre Nkurunziza.

 

– Des fins de non-recevoir : Côte d’Ivoire, RDC, au Darfour et dans le cadre du Processus de paix israélo-palestinien : échec relatif du dialogue inter-religieux ou renouveau ?

Malgré l’implication depuis l’initiative lancée en 1986, à Assise et dont la der­nière réunion « Hommes et religions » s’est tenue en septembre dernier à Lyon, le dialogue entre les religions monothéistes s’est montré relativement inopérant dans les tentatives de médiation entre palestiniens et Israéliens, ou entre les rebelles de l’est du Congo (notamment le Mouvement de Libération du Congo et les rebelles rwandais) et le gouvernement de feu le président Laurent-Désiré Kabila.

 

Ainsi, la montée en puissance du fondamentalisme religieux (en Afrique notam­ment et en Amérique latine) pourrait redonner du poids à l’action d’intermédiation de Sant’Egidio. Cette nouvelle « feuille de route » s’inscrivant ainsi dans un nouveau rapport, marqué par le dialogue des civilisations tant entre catholicisme et orthodo­xie, rendue plus concret avec l’élargissement de l’UE en 2004 et les prochains d’ici 2014 en direction de l’Europe du Sud-Est, qu’avec l’Islam politique au Maghreb et au Maschreck, accompagné par les revendications d’un communautarisme plus prosélyte (tant au Liban qu’au sein de l’UE) ainsi enfin qu’avec le front renouvelé de l’anti-sémitisme et de la non réponse à la question israélo-palestinienne.

 

De là à faire de la Communauté de Sant-Egidio, le bras « séculaire » aux côtés de l’Italie dans sa capacité à être crédible en tant que pilier de stabilité et d’action au sein du multilatéralisme, il n’y a qu’un pas que d’aucuns franchissent allègre­ment…

 

La facilitation réussie quoique fragile en Côte d’Ivoire

 

L’accord politique de Ouagadougou sur la Côte d’Ivoire a été parafé le 3 mars (et signé le lendemain, 4 mars, par le Président de la République Laurent Gbagbo et par le chef des Forces Nouvelles Guillaume Soro) fruit du dialogue direct entre les parties qui dure depuis près de deux mois dans la capitale du Burkina Faso, n’aurait pu être atteint sans la médiation du président du Burkina Faso et à la fa-cilitation de la Communauté de Sant’Egidio. Toutes les précédentes tentatives de résoudre le conflit ayant échoué, la Communauté de Sant’Egidio avait, en effet, depuis plusieurs mois, soutenu et encouragé les parties à se rencontrer et à trouver un accord global pour aider le pays à sortir d’une situation de division et de guerre endémique.

 

Le document signé la semaine dernière permettrait, enfin, à la Côte d’Ivoire de sortir de l’impasse qui dure depuis 2001, à condition que les deux parties le respectent. Il prévoit en effet la régularisation de millions d’ivoiriens actuellement sans papiers d’identité, ainsi que la réunification des forces armées, tout en posant les bases d’une consultation électorale plus conforme aux garanties d’équité d’un Etat de droit.

 

La Communauté de Sant’Egidio, à travers un réseau dense de communautés locales, travaille depuis des années à la construction du climat de dialogue et de co­habitation ayant permis cette avancée. Depuis le début de la crise, la Communauté a participé à de multiples tentatives de médiation, comme celle de Marcoussis, de Lomé ou d’Accra. Pour toutes ces raisons, elle a été appelée à apporter son soutien et à participer au dialogue direct qui s’est établi au Burkina Faso, dans la mesure où tous – et en particulier les parties en négociation – ont reconnu son expérience dans le domaine de la médiation et aussi sa présence de longue date en Côte d’Ivoire.

 

Cela suffira t-il à garantir l’étape suivante, c’est-à-dire la réconciliation natio­nale, la reconstruction du pays, le tout accompagné par la tenue du calendrier élec-toral…Il est encore trop tôt pour pouvoir l’affirmer avec certitude. Mais l’essentiel est ailleurs, puisque la médiation a été le fruit d’une fructueuse coopération entre acteurs extérieurs, intérieurs et transnationaux liés au conflit.

 

Des perspectives nouvelles pour le maintien de la paix et la résolution des conflits

 

Cette logique de sécurité « coopérative » vient d’ailleurs bien souvent en appui des résolutions du Conseil de sécurité des Nations-Unies (sous le chapitre VII de la Charte de l’ONU1). La Communauté de Sant’Egidio agit la plupart du temps dans des zones de conflits et dans des zones où sont engagés les militaires en OPM ou en OPEX – agissant notamment dans le cadre du soutien logistique aux opérations humanitaires, l’aide aux populations réfugiées, l’assistance en cas de pandémies ou de catastrophes naturelles. Il est par conséquent indéniable que les relations « hu­manitaires-militaires » en ont été sensiblement influencées.

 

Dans cet état d’esprit, Il n’est pas illégitime que la Communauté de Sant’Egidio ait pris une part significative à la retraite sur la médiation et la facilitation franco­phone, organisée par l’Organisation Internationale de la Francophonie et les auto­rité suisses au Centre de politique et de sécurité de Genève du 15 au 17 février. Cette réunion s’inscrivait, par ailleurs, dans la suite du symposium portant bilan de la mise en œuvre de la Déclaration de Bamako en 2005 et de la Conférence ministérielle sur la prévention des conflits et la sécurité humaine (Saint Boniface, Canada, mai 2006).

 

Cette dernière réunion a ainsi permis des échanges fructueux entre des hauts représentants du gouvernement suisse, des personnalités des Etats et gouverne­ments membres de la Francophonie et des envoyés spéciaux du Secrétaire général de la Francophonie ainsi que des experts de l’Organisation Internationale de la Francophonie – OIF – et des organisations internationales partenaires (Nations unies, Union Africaine, CARICOM, ou encore les organisations subrégionales en Afrique – à l’instar de la CEDEAO, de l’IGAD, de la CEMAC ou de la SADC[1]) et les ONG, autant acteurs de l’aide humanitaire d’urgence et de l’aide au développe­ment que de la stratégie d’influence géopolitique.

 

L’émergence de la Francophonie sur la scène de la médiation confirme ainsi la pertinence de cette approche de la « délégation » en matière de politique étrangère. Bien des Etats confient souvent de discrètes missions à des ONG, associations ca-ritatives, voire à des sociétés de service, au pedigree parfois douteux, comme le cas africain le démontre, hélas !, au quotidien. Parfois cette action extérieure « privati­sée » peut aussi sortir du cadre étatique vécu stricto sensu comme tel pour se révéler être un remplacement pur et simple de l’autorité de l’Etat.

 

C’est fort de ce constat, que ces nouveaux concepts comprennent plusieurs défis qu’accompagnent la stabilité stratégique ainsi que la généralisation des phénomènes « crisogènes », fortement attentatoires à la paix3.

 

On comprend mieux cette réalité en lisant le rapport « Dans une liberté plus grande, développement, sécurité et respect pour tous » de l’ancien Secrétaire général de l’ONU, Koffi Annan et en appréhendant la question de la sécurité tout en ayant en tête la définition qu’en donne Charles-Philippe David de l’Uqam, c’est-à-dire : « l’absence de menaces militaires et non militaires qui peuvent remettre en cause les valeurs centrales que peut promouvoir une personne ou une communauté et qui entraî­nerait un risque d’utilisation de la force ».

 

D’où la prégnance de l’imbrication de conceptions croisées de la sécurité (sécu­rité intérieure, extérieure et de défense), la prise en considération tant de la sécurité financière, économique, environnementale, juridique qu’alimentaire et l’émergence d’acteurs non étatiques dans la prise de décision en matière de politique étrangère dans un cadre national, voire transnational.

 

*Président de l’Institut Prospective et Sécurité de l’Europe (IPSE). Il est aussi responsable du Pôle Relations Internationales du Cabinet d’Ingénierie Stratégique pour la Sécurité (CI2S), chercheur associé au Centre de Droit Pénal International et d’Analyse des Conflits (CDPIAC, rattaché à l’Université des Sciences Sociales de Toulouse 1). Enseignant associé à l’Ecole Spéciale Militaire de Saint-Cyr Coëtquidan et membre du Pole d’excellence « Sécurité Européenne » du CREC. Membre du Réseau francophone de recherche sur les opérations de maintien de la paix (ROP — CERIUM — Université de Montréal). Il est aussi journaliste-collaborateur du mensuel francophone Arabies.

1. Les opérations de maintien de la paix sous mandat international se déroulent le plus
souvent dans le cadre des règles d’engagements liées à chaque organisation (ONU,
UE, UEO, OTAN, OSCE et UA) qu’il s’agisse des opérations de défense collective
sous couvert de l’Article V du Traité de Washington de 1949 ou de celles s’inscrivant
dans le cadre du Crisis Response Operations (CRO) hors article V. Ces missions bap-
tisées Military Operations Other than War (MOoTW) s’apparentent à du soutien de
la paix – Peace Support Operations – PSO – englobent ainsi les phases de peace keeping,
peace enforcement, conflictprevention, peace making et peace building.

 

 

 

Notes

 

de l’Est et dans la Corne de l’Afrique, ni la SADC (Communauté de Développement de l’Afrique Australe) ont été capables de trouver des issues pacifiques aux conflits transfrontaliers entre l’Erythrée et l’Ethiopie, ou des conflits larvées entre l’Ethiopie et la Somalie, et encore moins d’empêcher le génocide de 1994 au Rwanda…

  1. Notamment à travers la lecture de l’article d’André Dumoulin portant sur la « Sémantique de la stratégie européenne de sécurité », in Annuaire français de re­lations internationales, volume VI, 2005, éditions La Documentation Française – Bruylant. Par ailleurs, la lecture de l’intervention de René Leray « Concept de sécu­rité de l’Union (axiomes, paradigmes, champs d’application » prononcée à l’IERI de Bruxelles, en juin 2004 complétera utilement ce tableau.

 

Bibliographie

 

Emmanuel Dupuy, « La communauté de Sant’Egidio, un acteur transnational au ser­vice du Vatican », in Politique et Sécurité Internationales, Toulouse, n°1, août 1999, pp.16-30.

Mario Giro, « The Community of Sant’Egidio and its peace-making activities », in The InternationalSpectator, Rome, IAI, n°3, juillet-septembre 1998, pp.85-100.

Mario Giro et Laure Borgomano-Loup (entretien), « Sant’Egidio et la médiation inter­nationale : un projet diplomatique et spirituel » in Agir – Revue Générale de Stratégie, n° 24 (« Médiation et négociation »), janvier 2006, pp. 110-120.

Philippe Leymarie, « Miracles à Sant’Egidio : une passion africaine au bord du Tibre », in Enjeux Internationaux, édition du 15 novembre 2004.

Angelo Montonati, Il sapore dell’utopia : la Comunità di Sant’Egidio, editions Monti,

Saronno, 1999.

Roberto Morozzo Della Rocca, Mozambique : Achieving Peace in Africa, éditions

Salvator, 2003.

Marcelle Padovani, « Les diplomates sans frontières de Sant’Egidio », in Le Nouvel Observateur, 6 octobre 1996, pp.104-106.

Andrea Riccardi, Sant’Egidio, Rome et le monde, Paris, Beauchesne, 1996.

Andrea Riccardi, « Fattori di sicurezza non militare : religione e cultura », in Confronti, Roma, novembre 1996.

Andrea Riccardi, La paix préventive, Editions Salvator, Rome, 2005.

 

La consultation du site internet de la Communauté de Sant’Egidio complétera utile­ment ce panorama (www.santegidio.org).

[1]L’Afrique a vu naître depuis le début des années 1990, des unions à vocation diplo­matique, économique et sécuritaire, visant à l’intégration régionale, avec néanmoins des résultats mitigés. Ainsi des opérations de maintien de la paix – OMP – ont été mises en place par la CEDEAO (Communauté Economique des Est de l4Afrique de l’Ouest) au Libéria et en Sierra-Leone. La CEMAC (Communauté Economique et Monétaire en Afrique Centrale) en République centrafricaine à la fin de l’année 2002. Par ailleurs, ni l’IGAD (Autorité Intergouvernementale de développement) en Afrique

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