L’enseignement du français dans le monde UNE RICHESSE POUR LES NATIONS

Roger TEBIB

Professeur des Universités (sociologie). Il est auditeur à l’Institut des Hautes Études de Défense Nationale, président de la section Champagne-Ardenne du Haut Comité Français pour la Défense civile. Il a obtenu pour ses travaux les prix de la Société des Arts et Lettres de France, de l’Académie de droit de Toulouse et du Conseil Général de la Haute Marne.

2eme trimestre 2012

Phare de la présence culturelle française à l’étranger, le réseau de l’enseignement de la langue est le plus important dans le monde. Si la France souhaite maintenir son influence à l’échelle interna­tionale, il est impératif qu’elle procède régulièrement à l’adaptation de cette politique éducative.

Teaching french throughout the world—A wealth for the nations

Lighthouse ofthe French culturalprésence abroad, the French language teaching network is the most important in the world. If France wishes to maintain its influence at the international level, it is imperative that she proceed regularly to update this educational policy.

Actualité

Phare de la présence culturelle française à l’étranger, notre réseau scolaire est le plus important dans le monde, tant pour l’accompagnement des familles françaises expatriées que pour la diffusion de notre langue.

Il devance largement ceux de nos principaux partenaires : États-Unis, Allemagne, Royaume-Uni.

Apparues dès le onzième siècle au Proche-Orient, les écoles françaises se sont en­suite développées avec l’installation de nos communautés à l’étranger. Par exemple, l’établissement le plus ancien, l’école française de Berlin, a été ainsi fondée en 1680 par les huguenots après la révocation de l’Édit de Nantes.

L’enseignement du français constitue aussi un héritage de notre expansion colo­niale : plus d’un tiers de ces écoles se trouve en Afrique.

Profondément marqué par notre histoire, ce réseau scolaire répond à deux mis­sions essentielles : la scolarisation des enfants français à l’étranger, le rayonnement de la langue et de la culture de la France par l’accueil d’élèves étrangers.

Dans la mesure où il contribue incontestablement à nos actions économiques, politiques et intellectuelles, cet enseignement est un élément essentiel de notre place dans le monde.

Une évolution

Dans cette étude, il a paru nécessaire d’opérer des groupements par grandes régions, plutôt que de considérer chaque pays individuellement, en particulier à cause du manque d’analyses dans beaucoup d’entre eux.

Elle portera donc sur l’Europe, l’Afrique du Nord et le Moyen-Orient, l’Afrique subsaharienne et l’océan Indien, l’Asie et l’Océanie, et le continent américain et les Caraïbes.

Quelques observations

C’est en Europe qu’on enregistre une certaine baisse du nombre d’apprenants du français.

  1. En Afrique du Nord, en Afrique subsaharienne, dans l’océan Indien et au Moyen-Orient, les effectifs augmentent régulièrement dans des proportions parfois considérables.
  2. En Asie et en Amérique, le nombre est très faible, avec environ 2 % des enseignés en français.

Ajoutons que dans le second degré et le supérieur la progression des effectifs profite souvent à l’anglais même dans les pays francophones, de même que l’arabi­sation dans certaines régions.

C’est en Afrique que l’évolution est positive, même dans les pays non franco­phones, comme l’Afrique du Sud et le Nigéria1.

Les raisons de choisir l’enseignement du français

Cette langue est souvent considérée comme une promotion culturelle et sociale alors que l’anglais est plutôt une alternative dans le monde économique.

L’enseignement du français permet de perpétuer les relations étroites entre la France et les anciens pays coloniaux.

La langue française et son importance

Le français est, avec l’anglais, l’une des deux seules langues parlées dans tous les continents.

Compte tenu des chiffres, c’est aussi la neuvième langue parmi les plus utilisées dans le monde, avec 175 millions de francophones.

Le français est langue officielle dans 29 États membres de l’Organisation inter­nationale de la francophonie (O.I.F.), seule dans 12 de ces pays, avec d’autres lan­gues dans 17 d’entre eux2.

Les différentes régions

Dans L’état de la francophonie 2006-2007, le Haut Conseil de la francophonie avait présenté une étude de l’évolution de l’enseignement du français au cours de cette période. Elle portait sur 170 États. Une analyse peut ainsi être faite par régions.

Europe

  1. Le français est la deuxième langue des instances européennes, après l’anglais et avant l’allemand. Il est langue de travail au Conseil européen, et trois des villes sièges des institutions – Bruxelles, Strasbourg et Luxembourg – sont francophones.
  2. Avec l’élargissement de l’U.E. à dix nouveaux membres en mai 2004, la francophonie – du moins officielle – s’est trouvée renforcée car cinq de ces nou­veaux pays sont membres observateurs de l’Organisation internationale de la fran­cophonie (Hongrie, Lituanie, Pologne, République tchèque, Slovaquie).

Le français a un avenir inextricablement lié à celui de la construction euro­péenne et peut profiter de l’adhésion actuelle de la Bulgarie et de la Roumanie.

La France a également un rôle à jouer dans la Communauté des États Indépendants (C.E.I.), par exemple en Arménie, pour former des élites qui viennent parfaire leur formation dans notre pays.

Ajoutons que le rapprochement avec d’autres ères linguistiques – ainsi, récem­ment, l’espace russophone – constitue une bonne stratégie.

Afrique du Nord et Moyen-Orient

Le français est langue d’enseignement, surtout à l’université, dans les matières scientifiques, médicales et techniques.

Au Maghreb, l’arabisation voulue par les pouvoirs publics a connu des réalisa­tions assez faibles, en particulier, chez les populations berbères.

Le français est aussi une langue d’échange entre les locuteurs de différents par-lers : arabe maghrébin et dialecte berbère.

Le développement de la scolarisation, parallèle au taux élevé de natalité, profite aussi au français. En particulier, l’augmentation progressive des taux de scolarisa­tion chez les filles conduit, petit à petit, à une hausse des effectifs d’apprenants en français.

On constate aussi, en Égypte et au Maroc, le développement de la formation d’enseignants ainsi qu’une évolution positive de la littérature francophone.

Afrique subsaharienne et océan Indien

  • C’est dans cette région que le français est le plus enseigné comme langue seconde ou langue étrangère. Les effectifs des apprenants progressent dans de nom­breux pays : Bénin, Cameroun, Centrafrique, Guinée, Guinée équatoriale, Mali, Niger, Rwanda, Tchad, Togo.
  • Les pays d’Afrique subsaharienne anglophones ont actuellement tendance, comme le Nigeria, la Tanzanie ou le Kenya, à s’émanciper de la tutelle anglo-saxonne, en donnant une plus large part à l’enseignement du français.
  • De même, dans les anciennes colonies portugaises (tels l’Angola et le Mozambique) ou italiennes (l’Éthiopie), le français a un potentiel de développe­ment important.

Asie et Océanie

Dans cette région, la langue française est surtout perçue historiquement comme langue des élites.

Elle est en concurrence avec le chinois et l’anglais mais aussi, comme langue européenne, avec l’allemand.

On constate pourtant l’implantation de classes bilingues et de filières franco­phones universitaires au Cambodge, au Laos et au Viêt-Nam. Une incontestable francophilie se manifeste également en Corée du Sud, en Thaïlande et au Japon.

Amérique et Caraïbes

Le français a une place importante, surtout dans deux pays : le Canada avec le Québec et l’Argentine. On y constate une politique très volontariste en faveur de cette langue.

Il y a aussi un bilan positif dans la zone caraïbe le français y bénéficie en effet de la présence de créoles à base lexicale française.

On constate également l’attrait exercé par notre langue en République domini­caine, malgré la concurrence de l’espagnol.

On peut dire que le français est perçu comme langue d’échanges dans cette région.

Par contre, le nombre d’apprenants du français subit régulièrement un certain recul aux États-Unis.

La langue française face à la mondialisation

On pense, à ce sujet, à l’auteur d’une formule célèbre qui définit la francophonie comme « un humanisme intégral qui se tisse autour de la terre ».

Ce rêve de Léopold Sédar Senghor reprend la phrase de François Braudel : « La France, c’est d’abord la langue française »».

Notre pays n’est pas propriétaire du français en exclusivité mais veut donner un contenu réel à la mondialisation, au-delà des considérations de pur profit utilisées par les grandes firmes multinationales. La francophonie devient peu à peu, quoi qu’en pensent certains, une énergie d’impulsion dans des domaines importants :

–   la révolution de la communication,

  • l’émergence des problèmes modernes d’identité culturelle,
  • la pression du modèle démocratique,
  • le désir de tolérance religieuse.

Valoriser la francophonie c’est défendre à la fois une langue et des valeurs. Elle correspond à la plus ancienne politique culturelle du monde et, en particulier, du continent européen.

Faut-il rappeler le rôle de L’Alliance française, créée en 1882, présente actuelle­ment dans 132 pays, avec 1074 alliances et plus de 500 000 étudiants et étudiantes.

Elle a permis de « continuer à parler français et à l’écrire à Beyrouth, Damas, Le Caire, Kaboul, Pondichéry, Hanoï, Tokyo, Singapour, Port-Vila, Papeete, Le Cap, Rome, Abidjan, Bucarest, Sofia, Buenos-Aires, Mexico3 »».

Enseigner le français, c’est aussi créer peu à peu un espace de vie. Cela dépend de la volonté de millions de professeurs et de disciples qui – pour la plupart d’entre eux -n’en tireront aucun bénéfice matériel.

Ils savent seulement qu’il faut condamner la mondialisation uniquement éco­nomique et mettre l’identité, la culture et la communication au centre des enjeux internationaux. Ceci est une évidence, reconnue d’ailleurs par l’UNESCO avec la convention en faveur de la diversité culturelle signée le 21 octobre 2005.

La langue française au service du philosophe et du poète

Il n’existe aucune cassure entre les doctrines spirituelles et la réflexion philoso­phique, qui est accessible à tous. C’est une simple transition, un glissement. L’esprit classique et le sens de l’équilibre règnent toujours.

Malebranche n’hésite pas à écrire, au sujet des passions :

« Je ne puis rien dire sur cette matière que tout le monde ne sache aussi bien que moi pourvu qu’on y veuille penser. »

C’est là proprement le secret de l’esprit français : apporter, sans avoir l’air d’y toucher, avec les mots de tout le monde et des observations de tous les jours, la vérité éblouissante de l’évidence.

Le Discours de la méthode est un des rares textes de la littérature philosophique universelle qui s’adresse à tout le monde. En effet, selon Descartes « ceux qui font profession d’être philosophes sont souvent moins sages et moins raisonnables que d’autres qui ne se sont jamais appliqués à cette étude. »

L’expérience personnelle prime : « Après que j’eus employé quelques années à étudier ainsi dans le livre du monde et à tâcher d’acquérir quelque expérience, je pris un jour résolution d’étudier aussi en moi-même et d’employer toutes les forces de mon esprit à choisir les chemins que je devais suivre : ce qui me réussit beaucoup mieux, ce me semble, que si je ne me fusse jamais éloigné ni de mon pays ni de mes livres. »

Plus qu’aucune autre peut-être, la langue française exige l’ordre, le respect des mouvements de l’esprit et se garde des ornements inutiles. Comme le dit Buffon, « bien écrire, c’est tout à la fois bien penser, bien sentir et bien rendre ; c’est avoir en même temps de l’esprit, de l’âme et du goût. »

Notre langue aime la clarté, la pondération, l’harmonie des pensées. Aussi, lorsque Hamilton veut faire l’éloge d’une femme qui vit à la cour d’Angleterre, écrit-il : « Elle avait de la grâce, dansait bien, parlait le français mieux que sa langue maternelle. »

Nos poètes savent ciseler, comme un marbrier, une silhouette féminine :

« sa robe, au gré du vent derrière elle flottante, En replis ondoyants mollement frémissante, s’insinue et la presse et laisse voir aux yeux De ses genoux charmants les contours gracieux. »

(André CHÉNIER)

Et c’est aussi un admirable instrument d’étude du cœur humain que la langue grâce à laquelle Racine peut peindre, en quelques vers, une Hermione jouet de sa sensibilité, habitée par la fièvre et la folie, essayant de se convaincre que sa ven­geance est légitime mais déchirée par le remords.

« Je tremble au seul penser du coup qui le menace, Et, prête à me venger, je lui fais déjà grâce ! Non, ne révoquons point l’arrêt de mon courroux; Qu’il périsse ! aussi bien il ne vit plus pour nous. Le perfide triomphe et se rit de ma rage, il pense voir en pleurs dissiper cet orage ; Il croit que, toujours faible et d’un cœur incertain, Je parerai d’un bras les coups de l’autre main. »

Loin de se perdre dans les brumes, la langue française cherche des idées claires, des méditations où la rigueur ne nuit pas à l’élévation. Une richesse spirituelle, toute de mesure, de goût, d’équilibre se retrouve ainsi chez nos vrais écrivains qui savent unir le réalisme à la pensée la plus haute.

Les étudiants étrangers en France et les échanges d’enseignants

Le gonflement du flux d’étudiants étrangers est dû à plusieurs raisons :

  • succès de notre enseignement et prestige de la France
  • faiblesse des droits d’inscription, des tickets de restauration
  • échappatoire aux politiques de numerus clausus de certains pays d’origine.

Les services officiels contrôlent les entrées pour éviter une dégradation de la qualité des étudiants et du niveau des études. Ils vérifient également la connaissance préalable de la langue française.

On a noté que l’enseignement supérieur français fut et reste moins représenté en Afrique subsaharienne que le primaire et le secondaire. En effet, la plupart des mis­sions des universitaires sont de courte ou moyenne durée. Pour ceux qui sont partis pour plusieurs années, la difficulté principale est celle de leur retour en France : toute arrivée d’un coopérant dans une université risque de diminuer le nombre de postes à créer par la suite et la spécialité de ce professeur n’est pas toujours la plus utile dans l’université de retour.

Par contre, les professeurs étrangers enseignant dans les universités françaises sont devenus un peu plus nombreux qu’autrefois grâce aux créations de postes d’enseignants associés.

Remarquons qu’en 1910 le gouvernement avait créé l’Office des universités et écoles françaises dont les statuts ont été renouvelés en 1973. Son rôle est de s’occu­per des bourses d’études et de recherche à l’étranger, des échanges d’assistants de langue vivante et de lecteurs dans les universités et les lycées et collèges.

L’exemple africain

L’implantation des institutions d’enseignement supérieur en Afrique franco­phone est essentiellement l’œuvre de la France. Elles devaient dispenser un savoir en mettant surtout l’accent sur l’enseignement de la langue et de la culture fran­çaises. Dans toutes les universités et les écoles normales supérieures, l’enseignement littéraire fut créé dans un premier temps pour répondre à ce souci.

L’évolution a été, en gros, la suivante :

  • En 1918, fut créée l’école de médecine de Dakar à la demande et avec l’aide de médecins militaires français. Et en 1957, naquit l’université de Dakar, la plus ancienne d’expression française.
  • Après les indépendances, on assista à l’ouverture de toute une série d’univer­sités : Madagascar (1960) ; Cameroun (1962) ; Côte d’Ivoire, Rwanda et Burundi (1964) ; République Centrafricaine (1969) ; Togo, Bénin et Gabon (1970).
  • En 1971, furent regroupées au Zaïre trois universités qui étaient auparavant libres et rattachées à des États européens.
  • En 1971 également, fut créée l’université Marien Ngouabé à Brazzaville.
  • En 1973, le Niger eut son propre établissement supérieur et le Burkina Faso le sien en 1974.
  • C’est seulement en 1981 qu’à Conakry fut créée une université remplaçant l’Institut polytechnique Gamal Abdel Nasser.
  • Le Mali a préféré former les étudiants dans le cadre d’une direction natio­nale des enseignements supérieurs et de la recherche scientifique (DNESRS) qui regroupe depuis 1963 cinq écoles et deux instituts.
  • Quant au Tchad, il a vu son activité universitaire perturbée par une guerre sans fin.

On note pourtant que, depuis des décennies, les ressortissants de ces pays sont désireux de poursuivre leurs études en France, surtout dans un troisième cycle et ne désirent pas retourner dans leur pays d’origine, de peur, en particulier, d’y affronter le chômage4.

ANNEXE I

Aperçu des réseaux français d’enseignement

Cet essai de recensement porte également sur les dates de création des organismes.

  1. Centres et instituts culturels français, répartis dans 92 pays
  • Alliance française, 1884
  • Mission laïque française, 1902
  • Agence universitaire de la francophonie, 1961
  • Assemblée parlementaire de la francophonie, 1967
  • Fédération internationale des professeurs de français, 1969
  • Association internationale des maires francophones, 1979
  • Agence pour l’enseignement du français à l’étranger (AEFE), 1990
  1. On peut citer également, à titre d’exemples, des instituts à l’étranger
  • Institut de recherche sur l’Asie du Sud-Est à Bangkok
  • Institut français de Pondichéry
  • Institut français d’études andines à Lima
  • Centre français d’études mexicaines et centraméricaines à Mexico
  • Centre français des études éthiopiennes à Addis-Abeba
  • Institut français du Proche-Orient à Aman, Beyrouth, Damas
  • Centre d’études et de documentation économique, juridique et sociale au Caire
  • Centre Jacques Berque pour les études en sciences humaines et sociales à Rabat
  • Centre franco-russe en sciences sociales et humaines à Moscou
  • Centre franco-allemand de recherches en sciences sociales à Berlin

Il faut noter que certains de ces instituts n’ont plus qu’une existence théorique.

ANNEXE II

Les repères selon l’analyse faite par l’Agence pour l’enseignement du français à l’étranger (AEFE)

  • 470 établissements présents dans 130 pays
  • Près de 300 000 élèves, dont près de 110 000 Français
  • 8 500 personnels titulaires, 15 000 recrutés locaux
  • 50 langues étrangères enseignées
  • 12 000 bacheliers par an : 94 % de réussite,
  • dont 2/3 avec mention

ANNEXE III

Quelques écrivains africains contemporains de langue française

BÂ (Amadou Hampaté ; 1901 -1991 )

Écrivain malien qui incarne la sagesse africaine, la transmission de la culture orale et la recherche des fondements communs aux croyances et aux civilisations. On connaît sa supplique : « En Afrique, quand un vieillard meurt, c’est une bibliothèque qui brûle ».

Principaux ouvrages :

L’Empire peul du Macina ( 1955)

Tierno Bokar, le sage de Bandiagara (1957)

Koumen, textes initiatiques peul (1961)

Amkoullel, l’enfant peul, autobiographie de son enfance (1991)

BETI (Alexandre Byidi, dit Mongo ; 1932-2001)

Homme de lettres camerounais qui fit d’abord une critique de la colonisation puis s’opposa vivement aux nouveaux hommes politiques et à leur démagogie et finit exilé, professeur de lettres à Rouen.

Principaux textes :

Mission terminée (1957) : jugement sur l’œuvre missionnaire qui lui valut le prix Sainte-Beuve

Main basse sur le Cameroun (1972), son ouvrage le plus significatif Perpétue ou l’habitude du malheur ( 1974) La revanche de Guillaume Ismaël (1984)

DADIÉ (Bernard; 1916)

Écrivain ivoirien, un des fondateurs de Présence africaine.

A d’abord publié des poèmes engagés : Afrique debout (1950) ; Le pagne noir (1955) ainsi que des contes : Contes et légendes africaines (1953).

Dans un grand roman autobiographique, Climbié (1956), il évoque son ado­lescence au contact de la culture française ainsi que des chroniques sur la vie occi­dentale.

Dans sa pièce de théâtre Béatrice du Congo (1970), il renoue avec l’Afrique aux tout premiers temps de la colonisation. Son livre Jambes de Dieu (1980) traite aussi de cette époque.

La francophonie : une géopolitique

DIOP (Birago ; 1906-1989)

Écrivain et poète sénégalais, membre de l’équipe de L’étudiant noir avec Senghor et Césaire. C’est un des premiers parmi les écrivains africains qui sut transcrire la tradition orale. Il s’essaya aussi au théâtre.

Principaux livres : Contes d’Amadou Koumba ( 1947) Nouveaux contes d’Amadou Koumba (1958) Contes et pavanes (1960), recueil de textes wolof L’os (1972), pièce de théâtre

La plume raboutée et À rebrousse temps(1980), Mémoires DIOP (Cheikh Anta ; 1923 -1986)

Élève du physicien Frédéric Joliot-Curie, il créa un laboratoire de radiocarbone au sein de l’Institut français d’Afrique noire (IFAN) puis fut membre de Présence africaine. Il étudia le peuplement de l’Égypte ancienne. En 1966, au premier festi­val mondial des arts nègres de Dakar, il reçut le prix de « l’auteur africain qui a exercé le plus d’influence sur le vingtième siècle »

Principaux ouvrages :

Nations nègres et culture ( 1954)

Fondements culturels, techniques et industriels d’un futur État fédéral d’Afrique noire (1960)

FANON (Franz ; 1925-1961)

Écrivain et militant politique martiniquais, psychiatre de formation. Blessé pendant la seconde guerre mondiale, il fut ensuite nommé en Algérie, à l’hôpital de Blida. Avant de succomber à une leucémie, il coopéra avec le mouvement indépendantiste algérien.

Principaux ouvrages :

Peau noire, masques blancs ( 1952)

Les damnés de la terre ( 1961 )

KOUROUMA (Ahmadou ; 1927-2003)

Écrivain ivoirien. Astreint au service militaire pendant la guerre d’Indochine, il fit ensuite des études scientifiques en métropole. Après l’indépendance, il s’opposa au pouvoir et fut condamné à la prison.

Principaux livres : soleil des indépendances ( 1970)

Géo n°36.indd 101

En attendant le vote des bêtes sauvages ( 1998), prix du Livre Inter Allah n ‘est pas obligé (2000), prix Renaudot

NIANE (Djibil Tamsir ; 1938-2005)

Écrivain guinéen et historien spécialiste de l’Afrique ancienne.

Principaux ouvrages : soundiata Keita (1960)

Le Soudan occidental au temps des grands empires XI-XVIe siècles (1975) RABEMANANJARA (Jacques ; 1913-1972)

Écrivain et poète malgache qui fit la connaissance de Léopold Senghor, d’Alioune Diop et participa au projet de création de la revue Présence africaine.

Hormis quelques écrits politiques, il est surtout l’auteur d’œuvres poétiques : Rites millénaires (1955) Antidote (\955)

Les ordalies (1972)

Rien qu’encens et filigrane (1987) SENGHOR (Léopold Sédar ; 1906-2001)

Homme d’État et poète sénégalais, il fut membre de l’Académie des sciences morales et politiques en 1969 et de l’Académie française en 1983.

Principaux ouvrages :

Anthologie de la nouvelle poésie nègre et malgache de langue française ( 1948), préfacée par Sartre

Liberté I à IV, essais littéraires et politiques (1948)

orphée noir (1948)

Recueils de poèmes :

Chants d’ombre (\945)

Hosties noires (1948)

Éthiopiques (1956)

Nocturnes (1961)

Lettres d’hivernage ( 1961 )

Notes

  1. Quel avenir pour l’enseignement français à l’étranger ? Avis et rapports du Conseil écono­mique et social, Journal officiel, 2003
  2. BARRAT J. et MOISEI C., Géopolitique de la francophonie. Un nouveau souffle ? La Documentation française, 2004. Cf. Haut Conseil de la francophonie. État de la francophonie dans le monde (2004-2005), Larousse, 2005
  1. WOLTON D., Demain la Francophonie, Flammarion, 2006
  2. TEDGA P.J.M., Enseignement supérieur en Afrique noire francophone, L’Harmattan, 1988
    Quelques lectures
  • BESUSCHIO S., L’Argentine, pays francophile, Chiron, 2006
  • DEVÈZE M., Histoire contemporaine de l’université, de Pékin à Berkeley, SEDES, 1976
  • FERRAND A., Financement de l’enseignement du français à l’étranger, La Documentation française, 2004
  • WOLTON D., Demain la Francophonie, Flammarion, 2006 L’enseignement du français dans le monde arabe, ouvrage collectif, IFPO, 2007 L’enseignement du français, langue étrangère dans les pays méditerranéens, in : Revue des Deux Rives n° 3, L’Harmattan, 2003

Le français dans le monde. Vers une didactique comparative, ouvrage collectif, Nathan, 2005

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