L’Oncle Sam et le Mandarin

Général (2S) Henri PARIS
Président de DÉMOCRATIES.

1er trimestre 2013
Cet article reprend certains aspects marquant d’un ouvrage éponyme, paraissant en mars 2013 aux éditions de Fantascope.
D’ores et déjà, un duel feutré oppose les ambitions hégémoniques des géants que sont les ÉtatsUnis et la Chine. C’est pourquoi il est intéressant de s’attacher aux espaces où s’affrontent, ouvertement ou sourdement, les deux superpuissances. L’un des points de friction que retient l’actualité en 2013 est le conflit syrien dans lequel l’action chinoise se fait discrète mais n’en est pas moins percutante. Tout aussi discrètement, la Chine a établi en Asie, par démarche successives dans le temps, une série de bases, un véritable « collier de perles » tout au long de l’axe maritime de ses approvisionnements, notamment pétroliers. Mais l’une de ces perles, la Birmanie, l’actuel Myanmar, est précipitée dans des troubles qui ravagent le pays et auxquels les États-Unis ne sont pas étrangers. L’Oncle Sam et le Mandarin se jaugent mutuellement, y compris au plan nucléaire.
Les États-Unis et la Chine sont les deux géants, les deux superpuissances qui étendent leur ombre sur l’ensemble de la planète. La Chine est parvenue à se hisser au deuxième rang économique, ravissant cette place au Japon à la fin de la première décennie du XXIe siècle. Certes, la Chine n’est pas à la veille de rattraper les ÉtatsUnis, mais l’éventualité en est admise dans une prospective fixée à l’horizon des années 2030- 2040.
La Chine est cependant encore un pays émergent, sortant de son statut d’économie en voie de développement, mais en en conservant des traces tangibles sous forme de plusieurs domaines sous développés ainsi qu’une fantastique inégalité économique et sociale au sein de la société chinoise.
Les deux superpuissances nourrissent des ambitions hégémoniques en tout premier lieu sur la région Asie-Pacifique. Mais les aspirations chinoises dépassent le cadre étroit pour elle de cette région, tandis que les États-Unis déclarent vouloir en garder la maîtrise. Ils l’ont formellement déclaré en janvier 2012 en annonçant la bascule de leur effort stratégique vers l’Asie et le Pacifique. La déclaration n’est pas restée lettre morte : le premier élément a été un rééquilibrage de l’ensemble de la flotte et un renforcement des nombreuses bases militaires dans la région AsiePacifique, notamment celles implantées au Japon, ainsi que la création de nouvelles bases, entre autres en Australie.
La Chine a des aspirations qui dépassent le cadre de la région Asie-Pacifique, car une partie notoire de ses approvisionnements provient de l’outre-mer. Sont en jeu principalement ses importations d’hydrocarbures qui empruntent des voies maritimes. Sont également en jeu des implantations économiques chinoises en Afrique et il y a des tentatives en directions du continent sud-américain. Par ailleurs, les capitaux chinois s’intéressent au monde entier.
Le heurt des ambitions hégémoniques américaines et chinoises est inévitable dans ces conditions et a obligatoirement une résonnance mondiale. C’est pourquoi, il est nécessaire, en 2013, de mettre en exergue les points d’affrontement directs ou par alliés interposés, où s’opposent Chinois et Américains. Au premier chef, la Syrie retient l’attention pace qu’elle défraie la chronique par sa guerre civile. Mais encore faut-il exactement en mesurer les enjeux et prévoir l’aboutissement. Un autre conflit généralisé, mais presque ignoré, menace la maîtrise du détroit de Malacca par les Chinois et, par là même, la liberté d’une route maritime vitale pour leurs approvisionnements. Se pose enfin la question de l’évaluation des forces nucléaires et spatiales américaines et chinoises.
L’alliance sino-russe au proche-orient
C’est avec circonspection que la Chine a construit un système d’alliance dont la pierre angulaire est représentée par une série d’accords avec la Russie.
Le premier et le plus important de ces accords concerne l’organisation de coopérations de Shanghai (OCS). Fondée à la fin du XXe siècle, l’OCS s’est peu à peu étoffée pour devenir une véritable coalition englobant tous les pays d’Asie centrale, autour de la Russie et de la Chine, à l’exception de Turkménistan. Si l’acte de création de l’OCS a bien eu lieu à Shanghai, son siège est à Pékin. Un sommet annuel réunit les chefs d’État et de gouvernement. Axée à l’origine sur la lutte contre le terrorisme islamiste, l’OCS a étendu son champ d’action pour embrasser toute la planète sous forme des problèmes intéressant essentiellement les Chinois et les Russes. La Syrie fait partie de ces problèmes, ce qui démontre l’étendue mondiale de l’OCS.
Par ailleurs, une série d’accords lient les Russes aux Chinois, dont des accords militaires, donnant lieu, entre autres, à des manœuvres navales communes en mer Jaune, en 2012. Le 4 décembre 2012, la Chine et la Russie, ont scellé à Pékin, une série d’accords bilatéraux ayant trait spécifiquement à leur coopération technique et militaire. Ces accords ont été négociés lors de la 13ème réunion de la Commission intergouvernementale, Commission devenue une véritable institution.
Dans le cadre de la coopération internationale, la Chine est liée à la Russie, ainsi qu’au Brésil, à l’Inde et à l’Afrique du Sud, des pays émergents comme elle, par les accords des BRICS. Le titre reprend la liste des pays signataires de l’accord en 2009 à Ekaterninenbourg, en Russie. Ces pays signataires ont trouvé une large marge de coopération économique, mais aussi politique, due à leur situation d’émergence sur la scène internationale.
Enfin, la Chine et la Russie sont membres du Conseil de sécurité de l’ONU et possèdent une capacité militaire nucléaire. Et pour compléter leur appartenance commune à des grandes organisations internationales, il convient de citer encore le G-20 et l’OMC.
En juin 2012, dans la foulée d’une visite que Vladimir Poutine, nouvellement élu président de la Fédération russe faisait à Pékin, où il a été reçu par le futur président Xi Jinping, s’est tenu un sommet de l’OCS. Les parties prenantes ont proclamé leur désir de poursuivre leur coopération dans tous les domaines. Plus particulièrement, ils se sont engagés à agir de façon concertée au sujet de la Syrie et à étendre leur influence en Afghanistan, à l’approche du retrait des forces de l’OTAN.
Concernant la Syrie, Pékin et Moscou, dans leur déclaration commune, se montrent « résolument opposés à des tentatives en vue de régler la crise syrienne par le moyen d’une intervention militaire étrangère de même qu’en vue d’impose un changement de régime… » La cause volontariste est donc claire.
C’est ce qui explique le veto chinois et russe à tout mandat du Conseil de sécurité de l’Onu donnant son label à une intervention étrangère, comme le souhaitaient les États-Unis et aussi la France ; Donc, le veto chinois et russe s’est abattu explicitement à trois reprises entre octobre 2011 et juillet 2012.
Des informations, sans aucun fondement, ont fait état d’une menace d’attaque chimique par les loyalistes et de frappes sur le territoire turc, à l’encontre de concentrations de rebelles syriens. Cela a suffi pour que, sous égide OTAN, des batteries antimissiles PAC-3 soient implantées à la frontière syro-turque. L’Allemagne a fourni servants et armements, en conformité avec une tradition ancestrale d’alliance avec la Turquie.
La révolte syrienne a éclaté le 22 mars 2011, sous la forme classique du « Printemps arabe ». Instruit par les exemples tunisien et libyen, le gouvernement Baas (la Résurrection) de Bachar el-Assad, fort par ailleurs des appuis russe et chinois, a eu recours à la force armée d’emblée. Le parti Baas, qui se veut laïque, s’appuie essentiellement sur la minorité alaouite, fraction dissidente du chiisme, mais donc plus proche de l’Iran chiite que les sunnites de la Ligue arabe, comptant des poids lourds comme le Qatar et l’Arabie Saoudite. Les islamistes radicaux, sous couleur d’une révolution démocratique, n’ont pas tardé à infiltrer et contrôler les organisations rebelles : le Conseil national syrien (CNS) et l’armée syrienne libre (ASL).
Cet aspect laisse les Américains dans une très lourde expectative. En effet, s’ils veulent sortir des conflits afghans et irakiens, non sans avoir été échaudés, ce n’est pas pour se précipiter dans une nouvelle chaudière.
Tout un chacun comprend que la Syrie de Bachar el-Assad est le boulevard de l’Iran. Or, l’Iran est une pièce maîtresse dans la stratégie chinoise autant que russe et tout autant également pour les Américains, les Israéliens et les Occidentaux, mais pour des raisons contraires. Les Chinois ont un besoin absolu de l’Iran qui leur fournit 7 % de ses importations pétrolières. Les Russes ne peuvent accepter l’abandon de leur seule base maritime en Méditerranée qu’est Tartous.
Les Américains, de leur côté, sont bien conscients qu’au-delà de leur rêve du « Plus Grand Moyen-Orient », ils sont en train de perdre leur mise dans la région. Par là même, ils ne pourront empêcher les Iraniens de se doter d’une capacité nucléaire militaire, ce qui représente un cauchemar pour Washington.
La guerre civile ravage la Syrie depuis mars 2011. Au 1er janvier 2013, le nombre de victimes civiles et militaires s’établit à quelque 60.000. Une masse de réfugiés, par ailleurs, s’est déversée sur les pays voisins, peuplant des camps rapidement ingérables. Et il faut bien que les ONG prennent en compte ces camps de réfugiés.
De toute évidence, l’aide procurée par le Qatar, l’Arabie saoudite et la Ligue arabe, est incapable, à elle seule, de faire pencher la balance du côté de ce qu’il convient d’appeler les révolutionnaires démocrates, avant qu’ils ne soient totalement phagocités par les islamistes radicaux. En réciproque, les gouvernementaux, à eux seuls, sont bien incapables de l’emporter.
Pourtant, au bout de près de deux ans de guerre civile, les renforts islamistes n’ont cessé d’affluer aux côtés de l’ASL. A décharge, il est difficile de transformer des partisans et des poseurs de bombes en combattants, aptes à mettre en déroute une force ordonnée, bien que minée par la désertion. C’est toute la logique du combat asymétrique. Certes, les armées régulières ont du mal à vaincre un adversaire livrant une lutte asymétrique. Mais la réciproque a toujours été aussi vraie. Cela se résout à une question de temps et d’opiniâtreté. Qui durera le plus longtemps ? Le CNS n’est reconnu que par la France, de facto. Ce n’est pas pour autant qu’il bénéficie d’une aide politique internationale, désenchantée par ses divergences internes et la montée de l’islamisme en son sein.
La solution d’avenir qui se profile est dans un gouvernement de transition, effaçant Bachar el-Assad, mais pas le Baas, et tout autant le CNS et l’ASL. Prendrait place un gouvernement national de transition, à vocation de longe durée, mais ne repoussant ni l’aide ni la coopération de l’Iran. En arrière-fond, la Chine et la Russie restent toujours prêtes à aides qui de droit, selon leur droit à elles.
La bataille, en s’éternisant, ne peut que tourner en leur faveur. Tabler sur la lassitude des Occidentaux est toujours une bonne option !
Reste encore l’inconnue du Hezbollah qui, jusqu’en janvier 2013, s’est tenu dans une prudente expectative. Bachar el-Assad, en janvier 2013, dans le premier discours public depuis près de huit ans, a proclamé qu’il ne quitterait pas le pouvoir avant le terme légal, doc pas avant 2014, voire 2016. Et encore, après des élections ! La proposition est empreinte d’irréalisme. Comment organiser des élections libres dans un pays en proie à une guerre civile généralisée. Bachar el-Assad s’accrochera au pouvoir !
Le dilemme de Malacca
Le détroit de Malacca, le plus long du monde, est enserré entre plusieurs États : la Malaisie et Sumatra, partie prenante de l’Indonésie. Ses approches septentrionales son contrôlées par la Thaïlande et surtout par le Myanmar, l’ancienne Birmanie, dont un chapelet d’îles délimite des passes mettant en relation le golfe du Bengale avec la mer d’Andaman. C’est ainsi que le Myanmar commande l’accès et les sorties du détroit de Malacca conjointement avec l’Indonésie et l’Inde, grâce à son chapelet d’îles formant les territoires d’Andaman et de Nicobar.
Or, le détroit de Malacca est vital pour les approvisionnements chinois de toutes sortes, notamment en ce qui concerne les hydrocarbures.
Quelques chiffres suffisent à synthétiser le problème. La Chine en 2012 a consommé 10 millions de barils par jour (b/j). Le baril, mesure américaine, est l’équivalent de 158,9 litres. La production interne, en décroissance, est de 4,5 millions de b/j. L’importation est donc de 5,5 millions de b/j empruntant essentiellement le détroit de Malacca. Sa production d’électricité est due à 80% au charbon dont la Chine consomme 45 % de l’extraction mondiale. Aussi, elle doit également importer du charbon, mais en faible quantité, cependant en augmentation continue.
Le maintien d’une croissance du PIB, s’établissant à plus de 7 %, est un impératif pour Pékin. C’est cette croissance qui permet de juguler une opposition interne, de conserver au pays son rang de deuxième puissance économique mondiale en assurant les quatre modernisations promulguées par Deng Xiaoping en 1979 : l’agriculture, la production industrielle, la science et la technologie ainsi que les forces armées. Or, ces modernisations sont étroitement tributaires de la quantité d’énergie mise à leur disposition, quantité d’énergie en croissance permanente.
Quelque 85 % des importations chinoises en hydrocarbures transitent par le détroit de Malacca, comme d’ailleurs la plus grande partie de ses importations et de ses exportations. C’est ce qui a amené la Chine a se doter d’une flotte marchande qui se classe parmi les premières au monde en 2013.
Les mêmes besoins, doublés d’une volonté politique et stratégique affirmée, ont nourri l’ambition de posséder une marine de guerre océanique. En 2013, ce n’est encore qu’une ambition. Cependant, tant pour soutenir sa marine que pour sécuriser la voie maritime de ses approvisionnements en Asie, les Chinois ont établi toute une série de bases navales et obtenu des facilités portuaires. Ce système a été étendu hors d’Asie. La concession pour trente ans du port de conteneurs du Pirée en Grèce n’en est qu’un exemple. Pour faire figure, la série de bases navales en Asie du Sud-Est a été appelée le collier de perles. La perle la plus importante du collier est Sittwe, située au nord-ouest du Myanmar, et capitale de la province de l’Arakan qui s’étend tout le long de la côte du golfe du Bengale jusqu’aux passes Nord et Sud de Preparis, permettant le passage du golfe du Bengale à la mer d’Andaman et au détroit de Malacca.
Le Myanmar, peuplé de 50 millions d’habitants, est divisé administrativement en une fédération composée de sept États et de sept régions et regroupant une mosaïque d’ethnies et de religions.
La direction du pays est assurée par une junte qui entretient de très bons rapports avec la Chine. La traduction de ces excellents rapports a été l’implantation chinoise à Sittwe d’une base navale et l’autorisation de construire un barrage hydroélectrique dans le nord en pays Kachin. Cette dernière autorisation a d’ailleurs été révoquée.
Un puissant mouvement démocrate fait pièce à la junte conduit par une femme politique Aung San Suu Kyi, prix Nobel de la paix en 1991. Elle est la fille de Aung San, un général qui, prônant l’indépendance de la Birmanie à l’encontre des Britanniques, s’allia aux Japonais, ce qui jette donc une ombre sur le personnage. Cela n’empêche par les Américains de soutenir très activement les démocrates. Ils en font autant en faveur des différentes ethnies ou religions en lutte contre le gouvernement central, sans pour autant avoir le soutien d’Aung San Suu Kyi, sans que cela la mette quelque peu en porte-à-faux et sans nuire à son soutien américain.
En sus des démocrates, la junte cherche à réprimer trois rébellions distinctes dont aucune n’est favorable aux Chinois, pas plus que la démocratie birmane.
La plus dangereuse est à l’ouest, dans la province d’Arakan et touchant donc directement Sittwe où, en 2012, des Chinois ont été massacrés par les émeutiers. Elle est le fait de musulmans, voire d’islamistes, émigrés au XXe siècle du Bangladesh et de l’Assam, et qui ont colonisé la province. Par sympathie envers leurs coreligionnaires ouighours, ils sont violemment anti-chinois.
Deuxième région en émeute latente, celle des Kachins au nord du Myanmar. Le 2 janvier 2013, les États-Unis et les Nations unies ont sommé la junte de mettre un terme aux bombardements contre les rebelles de la minorité Kachin. Ceux-ci ont constitué une « Organisation pour l’indépendance Kachin ». Les combats ont repris en juin 2011, après 17 ans de trêve.
Dernier foyer d’émeute, celui des Karens, endémique. La minorité ethnique Karen est installée dans le sud du pays dans la presqu’île bordant la mer d’Andaman. Elle professe le christianisme et le bouddhisme. Après avoir obtenu de fait une indépendance, la rébellion a été peu à peu réduite et mène une agitation proche de la guérilla depuis le début du XXIe siècle.
L’avenir du Myanmar est assez sombre. Il est difficile d’entrevoir une ère de paix, même s’il y a chute de la junte. Son remplacement par les démocrates ne présage pas la cessation des hostilités, car Aung San Suu Kyi n’a guère la faveur des différentes rébellions. Les Américains n’ont guère de chance avec les prix Nobel de la paix qu’ils soutiennent. Le résultat attendu de l’iranienne Shirin Ebadi, prix Nobel de la paix 2003, n’est guère meilleur.
Si Shirin Ebadi affirme que les élections présidentielles en Iran de juin 2013 ne seront qu’une parodie, elle critique le système des sanctions contre l’Iran. Dans une déclaration en janvier 2013, elle invite les États-Unis et l’UE à faire en sorte que « les sanctions contre le régime iranien doivent être plus intelligentes ».
Pour en rester au Myanmar, sa situation n’est pas plus favorable aux Chinois. Ceux-ci ont besoin d’États alliés, commandant le détroit de Malacca et ses approches, paisibles et qui leurs soient au moins favorables. Cela risque de ne plus être le cas du Myanmar et la perle majeure du collier, Sittwe, s’expose à leur échapper, à moins qu’ils ne se décident à augmenter leur soutien. L’entreprise est dangereuse car ne peut être alors écartée l’hypothèse d’une opposition feutrée avec les Américains dégénérant en une lutte ouverte par alliés interposés.
L’option est de nature à inciter les Chinois à accélérer la quatrième modernisation, celle de leurs forces armées. La perte du collier de perles serait pour Pékin une véritable catastrophe.
La conclusion de ces deux aspects du duel, auquel se livrent l’Oncle Sam et le Mandarin, amène à distinguer des différences. En ce qui concerne la Syrie, il y a opposition presque indirecte. Les Chinois soutiennent les Russes. Au sujet du Myanmar, ils sont contraints de monter en première ligne.
Se préparent entre l’Oncle Sam et le Mandarin des péripéties qui ne sont pas sans rappeler la guerre froide. Cependant, la situation n’est pas la même, si elle est semblable à ce que fut cette guerre froide.
Les deux États sont dotés de capacités nucléaires qu’ils développent continuellement. Au décompte des forces nucléaires, une suprématie américaine écrasante est indiscutable. Cependant, les Chinois ont des capacités suffisantes pour infliger des pertes sensibles aux Américains sur leur territoire national. Les deux États ont aussi un potentiel spatial et également des capacités en missiles antimissiles. Cependant, les similitudes ne vont pas au-delà, car les stratégies sont différentes en fonction de cultures différentes. Au niveau des forces conventionnelles, notamment des forces navales, la suprématie américaine est confirmée.
Cependant, la volonté de se doter d’un bouclier antimissile est commune. La propriété de ce bouclier, en fonction de son état d’avancement, est pour le moins d’amoindrir les performances d’une frappe. A l’extrême, selon l’ambition des ÉtatsUnis de rendre totalement inefficace une attaque nucléaire et donc « de rendre désuètes et obsolescentes » les armes nucléaires pour reprendre les paroles de deux présidents des États-Unis.
Certes, il y a loin de l’ambition à la réalisation, il n’en demeure pas moins qu’est lancée une course aux armements. Par ailleurs, sous la couverture d’un bouclier antimissile ou d’un bouclier basé sur la cybernétique, fussent-ils poreux, naît la possibilité d’une guerre employant des moyens classiques et même d’une guerre nucléaire circonscrite, réduite aux seules armes et objectifs du champ de bataille.
Ces hypothèses découlent de guerres par alliés interposés, dégénérant en guerre ouverte, avec emploi éventuel d’armes nucléaires tactiques, sans montée aux extrêmes, donc en une guerre nucléaire limitée. Cela n’en sera pas moins un massacre généralisé.

Article précédentl’eau: de la crispation à la coopération régionale
Article suivantHAUT-KARABAGH: GÉOPOLITIQUE D’UN CONFLIT SANS FIN

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.