Les relations récentes entre la Russie et l’Inde

Par Gilles Troude.

Mars 2001

Dans un précédent article, nous avons exposé comment la nouvelle doctrine russe de politique étrangère privilégie les liens avec l’Asie, et en particulier, a dit le président Vladimir Poutine, les relations avec la Chine et l’Inde.

Ceci ne constituait pas qu’un vœu pieux, puisque, dès juillet 2000, le jeune président russe prenait son bâton de pèlerin et, après ses visites officielles en Chine, en Corée du Nord et au Japon, il se rendait en Inde pour une visite de quatre jours, du 2 au 5 octobre 2000, qui se terminait par la signature d’un accord de partenariat stratégique par le Premier Ministre indien Atal Bihari Vajpayee et le Président russe.

Comme l’a fait remarquer un expert indien, le centre de gravité du monde se déplace lentement, mais inexorablement, de l’Europe vers la zone Asie-Océan Pacifique. Quatre des six plus grandes puissances actuelles, les Etats-Unis, le Japon, la Chine et la Russie, sont situées sur le pourtour de cet océan, et cette tendance va s’accentuer dans le futur, compte tenu du rythme d’expansion moyen des économies indienne et chinoise (de l’ordre de 5 % par an en moyenne lisse sur dix ans), beaucoup plus élevée que celui de l’Europe occidentale et même des Etats-Unis. Personne n’a oublié à quelle vitesse, dans les années cinquante et soixante, le Japon a rattrapé les pays occidentaux sur le plan économique, et a atteint le rang incontesté de deuxième puissance économique mondiale derrière les Etats-Unis. L’on prévoit qu’en 2020, six des sept nations ou systèmes de nations qui joueront un rôle majeur dans le monde appartiendront vraisemblablement à cette région : les Etats-Unis, la Chine, le Japon, l’Inde, la Russie et l’Asie du Sud-Est, réunissant les Quatre Dragons (1).

Dans ce classement, il est presque certain que l’Inde figurera en bonne place; le magazine spécialisé « the Economist » prévoit que, si son rythme d’expansion se maintient, l’économie indienne sera la quatrième du monde en 2020, et Lee Kuan Yew lui prédit même le troisième rang. D’ores et déjà, 50 millions d’Indiens bénéficient d’un niveau de vie individuel égal au niveau de vie moyen des Européens de l’Ouest et des Américains du Nord. C’est peu pour un pays de plus de 900 millions d’habitants, mais cela représente déjà, en termes économiques, un marché du même ordre de grandeur que les marchés français ou britannique. L’on prévoit qu’en 2020, 400 millions d’Asiatiques auront atteint ce niveau, ce qui constitue un marché potentiel gigantesque, dépassant en nombre et en valeur le marché nord-américain, et explique le rythme très élevé d’investissement et d’expansion des économies asiatiques prises dans leur ensemble.

De son côté, la Russie – l’on n’a que trop tendance à l’oublier en Europe – est une puissance asiatique depuis quatre siècles et demi, puisque ses pionniers atteignaient les rives de l’Océan Pacifique dès le XVIème siècle. L’Empire des Tsars fut même une puissance nord-américaine, lorsque l’Alaska était russe, avant d’être vendu aux Etats-Unis en 1867 pour quelques centaines de milliers de dollars par un tsar impécunieux et imprévoyant, Alexandre II.

Vancouver, le grand port canadien sur l’Océan Pacifique, fut fondé par un officier de marine russe.

Dans la Russie actuelle, bien que quatre républiques asiatiques de l’ancienne URSS aient acquis leur indépendance, sur une superficie totale de 17.000.000 km2, 59 % du territoire, soit 10.000.000 km2, se trouvent encore sur le continent asiatique, et 40 % de la population russe, soit 60 millions d’habitants, vivent entre l’Oural et l’Océan Pacifique. On remarquera que la longue frontière entre la Russie et la Chine n’est plus sujette à aucune contestation, les deux puissances ayant liquidé le contentieux territorial qui les opposait dans les régions du fleuve Amour et de Khabarovsk par un traité signé le 16 mai 1991, et ratifié par les Parlements des deux pays en 1994 (2).

Malgré l’éclatement de l’Union Soviétique, la Russie, à l’intérieur de ses frontières actuelles, abrite, selon les projections les plus modérées, 35 % des réserves de gaz naturel mondiales, 13 % des réserves de pétrole, et 12 % des réserves de charbon du monde. Elle produit annuellement entre 330 et 350 millions de tonnes de pétrole, et 650 à 700 milliards de mètres cubes de gaz naturel. Le champ pétrolifère le plus grand du monde, qui abriterait 305 milliards de tonnes de réserves possibles (actuellement en piètre état) se situe sur son sol, en Sibérie.

Mais surtout, c’est le potentiel humain russe qui constitue le meilleur atout pour l’avenir du pays. De l’avis de tous les experts, les cadres techniques russes jouissent d’une excellente formation, sont hautement expérimentés, et peuvent rivaliser, par leur créativité, avec ceux des pays les plus industrialisés du monde, en particulier dans les industries de pointe telles que le domaine spatial, l’engineering, l’aviation, le génie nucléaire, etc.

La plus grande partie des réserves énergétiques russes est située en Sibérie, immense région encore très peu peuplée, et dont les possibilités de développement suivront une courbe quasi-exponentielle, si la situation financière en Russie est suffisamment rétablie pour redonner confiance aux investisseurs privés tant nationaux qu’étrangers.

Sur le plan de la composition interne – bien que la Russie soit encore une Fédération comprenant près d’une centaine d’ethnies – pour la première fois depuis quatre siècles, 80 % de sa population est maintenant d’origine slave, ce qui représente une garantie de stabilité interne pour l’avenir. D’autre part, l’on constate depuis 1991 un retour au pays des milliers de cadres de formation technique supérieure éparpillés dans les Républiques du pourtour, caucasiennes ou asiatiques, ce qui constitue un atout considérable pour son développement économique futur, si l’on prend pour référence le retour des expatriés en métropole lors de l’éclatement des Empires coloniaux français et britannique dans les années soixante. Ainsi, l’on estime que 400.000 cadres russes expérimentés ont quitté l’Asie centrale entre 1991 et 1997, et qu’en tout, 20 % peut-être de la population slave de cette région aurait été rapatriée dans la mère-patrie (3). Comme l’a fait remarquer le président Poutine, nous-mêmes et nos partenaires indiens devons prendre en considération le fait que le monde a changé, la Russie a changé, la balance des forces a changé, et donc aussi certaines de nos priorités (4) .

 

Cette coopération russo-indienne peut être envisagée sur trois plans : militaire, économique et diplomatique.

Sur le plan militaire, la coopération entre les deux pays est déjà ancienne, puisque l’URSS détenait une position dominante parmi les principaux fournisseurs d’armes de l’Inde jusqu’à sa disparition en 1991. Presque 70 % des importations de matériel militaire indiennes provenaient de l’Union Soviétique. Pratiquement toutes les unités blindées de choc, et les unités mécanisées de l’armée indienne, utilisaient du matériel soviétique. Les livraisons d’armement soviétique ont aussi formé une partie importante de l’artillerie de campagne, ainsi que la totalité de l’artillerie anti-aérienne, comprenant toute la panoplie des batteries de missiles surface/air (SAM). Toutes les escadrilles de l’aviation indienne, sauf sept, étaient équipées des différentes versions de MIG ou d’Ilyouchine. La plupart des missiles équipant les sous-marins d’attaque de la marine indienne venaient de l’équipement soviétique.

Pourquoi l’Inde, grande démocratie s’il en est, leader du mouvement des Pays Non-Alignés, s’était-t-elle si étroitement liée sur le plan militaire au chef de file des pays communistes? La réponse est triple. D’une part, les avions, chars et navires soviétiques représentaient un avantage de prix significatif par rapport à l’équipement occidental correspondant. Deuxièmement, le délai entre la signature du contrat et la livraison des armes était normalement d’un an, comparé à deux ou trois ans de la part des Américains et des Français. Troisièmement, en dépit de la vaste gamme et du volume des ventes militaires soviétiques à l’Inde, la nature de la relation militaire bilatérale entre les deux pays était celle d’une association limitée, plutôt qu’une alliance, ou qu’un lien de protecteur à client. Aussi l’Inde paya-t-elle le prix fort pour l’éclatement de l’Union Soviétique. La question des fournitures en pièces de rechange devint particulièrement aiguë pour la flotte de MIG-29 au début de 1992. Bien que l’Inde produisit quelques types de MIG sous licence, elle n’avait pas la capacité de fournir tous les équipements et instruments requis. Un voyage de l’ancien Ministre de la Défense indien Sharad Pawar à Moscou en septembre 1991 pour essayer d’obtenir des pièces détachées fut particulièrement décevant. On lui conseilla de se tourner vers l’Ukraine, pour trouver les pièces détachées de l’avion de transport militaire AN-32 et de l’avion port de guerre anti-sous-marins Tupolev-142 M-ASW. A la fin de la visite de Pawar, il fut convenu que l’Ukraine fournirait l’armée indienne en armements et en pièces détachées, en échange de médicaments et de vêtements, les acomptes devant être versés en devises fortes…

Après cette période de confusion initiale, les hommes d’Etat russes comprirent vite que l’Inde était potentiellement l’un des meilleurs clients de la Russie. En mars 1992, la Russie offrit des sous-marins nucléaires de la classe Charlie, des avions MIG-23 et des bombardiers SU-28. L’intérêt de l’Inde était de contrer l’acquisition d’une armada de Mirage-2000 français et de F-16 américains par le Pakistan. Toutefois, la Russie exigeait que les taux d’intérêt des crédits soient doublés par rapport aux taux existants, et qu’un acompte de 10 % soit versé à l’avance ! Selon ces conditions draconiennes, il fut ouvert à l’Inde une ligne de crédit de 830 millions de dollars pour acheter ces équipements spéciaux (5).

Les relations indo-russes ont connu cependant quelques phases d’irritation, entre autres, en 1993, lorsque, sous l’effet de vives pressions américaines, la Russie renia son engagement ancien de fournir la technologie nécessaire pour la fabrication de moteurs cryogéniques pour son programme de lancement de fusées pour satellites Polar (PSLV). L’Inde entière fut choquée, et, pour elle, cela constituait un signe patent de ce que l’on ne pouvait plus compter sur les Russes, à quel point ils étaient sensibles aux pressions extérieures, et avaient perdu leur stature de grande puissance internationale. L’Inde fut aussi irritée d’apprendre que les Russes faisaient dans le même temps des offres au Pakistan pour la vente d’armements sur une base commerciale. Cette inquiétude fut cependant dissipée lorsque le Président Eltsine donna l’assurance à l’Inde en 1993 qu’elle ne fournirait pas d’armes au Pakistan. Plus tard, l’Inde et la Russie eurent des points de vue divergents quant à la question de la non-prolifération nucléaire. Le gouvernement russe avait apporté son soutien à l’aide d’une zone dénucléarisée en Asie du sud, idée qui va à l’encontre des efforts de l’Inde pour empêcher une telle régionalisation du problème nucléaire. En effet, comment l’Inde et le Pakistan pourraient-ils renoncer de leur propre gré à l’arme nucléaire, si la Chine, qui a envahi le Tibet, et livré une guerre à l’Inde il y a peu d’années, et les Etats-Unis, qui n’ont utilisé leur bombe atomique dans le passé que sur des populations asiatiques, conservent la leur ? Pour l’Inde, le problème de la non-prolifération est donc mondial, et non régional.

Or, en 1995, dans un rapport des services secrets russes, alors dirigés par le futur ministre des Affaires Etrangères Evguéni Primakov, il était déclaré que l’Inde, le Pakistan et Israël constituaient la principale source de la menace de prolifération des armes nucléaires dans le monde, étant donné qu’ils possédaient de facto tous trois l’arme nucléaire, mais refusaient de signer le Traité de Non-Prolifération Nucléaire (NPT).

L’Inde et la Russie ont cependant appris à vivre avec ces questions irritantes, et explorent les domaines d’une plus large coopération(6) .Les relations militaires russo-indiennes connurent un certain degré de stabilisation avec les accords de défense signés par les deux pays durant la visite du Premier Ministre indien à Moscou en juillet 1994. La Russie accepta d’aider l’Inde à rénover ses 170 chasseurs MIG, de manière à les rendre aptes au combat jusqu’au XXIème siècle. Particulièrement importante en la matière est la société Indo-Russian Aviation Private Ltd, joint venture créé par l’Inde, avec un capital de 400 millions de dollars, en vue de fabriquer les pièces détachées nécessaires à la rénovation des avions militaires d’origine russe opérant en Inde et dans les pays du Tiers-Monde. Les projets de construction des usines de rénovation des MIG-29, et pour la mise à jour des chars T-72, furent aussi finalisés par la suite. Il fut aussi prévu que des pilotes malais viendraient s’entraîner en Inde sur les MIG-29 fournis à l’Armée de l’Air Malaise selon l’accord russo-malais de juin 1994 (7).

En outre, le Premier Ministre adjoint de Russie Youri Yarov, lors de son voyage en Inde en été 1994, évoqua la possibilité de construire une centrale nucléaire de 2.000 MW à Kudankulam, au Tamil Nadu, respectant les accords de garantie internationaux en matière de sûreté nucléaire, et trouva les voies pour continuer la coopération dans les domaines de l’espace et de la science nucléaire sans violer les régimes et accords internationaux existants. L’accord fut finalisé en juillet 1998, et portait sur la construction par les Russes de deux tranches nucléaires de 1.000 MW chacune dans cette centrale située dans le sud de l’Inde. Le pays dispose déjà de onze centrales nucléaires (8), et souhaiterait en construire six à huit nouvelles dans un proche avenir, pour faire face aux besoins énergétiques croissants de la population indienne, qui s’accroît au rythme de 2,5 % par an. Rappelons que grâce à ses propres savants, dont on connaît le niveau élevé, notamment en matière de mathématiques pures, l’Inde a réussi à maîtriser l’ensemble du cycle nucléaire, sans aide scientifique extérieure, si ce n’est l’enseignement reçu par ses étudiants dans les universités britanniques, canadiennes et américaines. Par ailleurs, il convient de souligner que le développement de l’énergie nucléaire en Inde n’a nullement été entravé par les préoccupations en matière de protection de l’environnement, préoccupations qui, vues par l’opinion publique indienne, semblent un simple caprice d’enfants gâtés occidentaux, alors que les pays asiatiques ont d’innombrables bouches à nourrir, ce qui créé des besoins énergétiques qu’il faut satisfaire avant tout…

Les liens indo-russes vécurent dès lors un grand moment. L’Inde prévoit de produire 70 % de son armement par ses propres moyens en 2005. Mais, durant l’interrègne, elle souhaiterait rénover les systèmes existants, acquérir les pièces, les composants et le know-how tout en recherchant des propositions de coproduction. Dans ces domaines, l’Inde peut redécouvrir en la Russie un partenaire fiable pour la décade à venir.

En décembre 1998, le Premier Ministre russe Evguéni Primakov se rendait en Inde pour rencontrer son homologue Atal Béhari Vajpayee, et renouveler pour une durée de dix ans le Pacte de Défense qui liait les deux pays. L’Inde avait impérativement besoin de moderniser ses armées. Elle souhaitait acquérir 300 chars T-90, et une dizaine de sous-marins russes. Elle voulait aussi se doter de missiles anti-missiles – type Guerre des Etoiles – d’origine russe. Pour sa part, la Russie a proposé d’offrir à l’Inde un porte-avions (l’Amiral Gortchkov), à la condition que l’Inde l’équipe d’armes et d’avions portés russes. Au total, selon un expert des questions stratégiques de New-Delhi, ce pacte de défense représenterait 15 milliards de dollars sur dix ans (1999-2008).

Le renouvellement de ce pacte constituait une mauvaise nouvelle pour les pays tels que la France, qui espéraient briser le quasi-monopole russe dans le domaine des fournitures de matériel militaire à l’Inde. Ainsi la firme Dassault, qui était en lice pour la vente de dix Mirage 2.000, était en concurrence avec la société russe qui proposait ses avions de combat Sukkho 30. De même, le contrat de 1,1 milliards de dollars pour la fourniture d’avions d’entraînement devrait revenir au MIG-AT, alors que la France proposait ses Alpha-Jet (9).

Trous noirs dans l’Océan Indien.

En octobre 1999, le dernier des dix sous-marins à propulsion Diésel-électrique construits pour l’Inde, dans le cadre d’un contrat signé en 1997, sortait des chantiers navals de Saint-Pétersbourg. Ce lancement a été baptisé respectueusement à l’Ouest du terme de Trous Noirs dans l’Océan Indien. Il faut savoir, en effet, qu’une fois la dernière touche apportée à ce dernier sous-marin, au printemps 2.000, l’usine entière devait être cédée à l’Inde, qui construira elle-même ses sous-marins. Cet énorme marché de dix sous-marins classiques, passé par l’Inde avec la Russie, aurait coûté à l’Inde, selon les experts, environ 1,5 milliard de dollars.

Simultanément, à la Foire Internationale des Armements de New-Delhi, la firme commerciale russe Rosvooruzheniye, intermédiaire des Chantiers Navals de l’Amirauté sur le marché mondial, présentait la quatrième génération des sous-marins construits à Saint-Pétersbourg, l’Amour-1650, en présence du ministre indien de la Défense, George Fernandes. La construction de ce nouveau modèle avait déjà commencé, et devait être achevée en 2.001 ou 2.002. Selon Gennadi Makarov, directeur général adjoint du Bureau central d’équipement de la Marine, ce nouveau sous-marin est construit avec un nouveau type d’acier qui n’a aucun équivalent dans le monde, et incorpore les meilleures caractéristiques des sous-marins russes, à savoir la dissimulation maxima (descente en profondeur), la haute capacité de combat, et la fiabilité. Il sera équipé du dernier modèle de missiles de croisière 91-RE-2 (10).

Le 3 octobre 2000, le nouveau Président russe Vladimir Poutine a été accueilli avec chaleur à New-Delhi, en tant que représentant d’un pays considéré comme un vieil ami et solide allié, malgré les hauts et les bas vécus depuis 1991. Dans le cadre de l’accord de partenariat stratégique que les deux pays ont signé, il a été décidé de créer une Commission intergouvernementale sur la coopération technique militaire, qui sera dirigée par les deux ministres de la Défense. M. Brajesh Mishra, conseiller pour la sécurité nationale du Premier Ministre indien a indiqué que les négociations se poursuivent pour l’achat par l’Inde de 310 chars T90S pour environ 700 millions de dollars, du porte-avions Amiral Gorchkov, dont la remise en état par l’Inde coûtera 750 millions de dollars , et pour la fabrication sous licence en Inde de l’avion de combat multi-rôles Sukho-30 MK. Signe de confiance manifeste vis-à-vis d’un allié, le Président Poutine était invité le lendemain à visiter en compagnie d’une équipe de savants russes le Centre de recherches atomiques de Bhabha (BARC) à Trombay, près de Bombay, qui constitue le cœur de la recherche nucléaire indienne, tant militaire que civile (11).

Une deuxième priorité affirmée par l’Inde et la Russie lors de la visite du Président Poutine est le développement de leur commerce réciproque, qui stagne à 1,6 milliard de dollars en moyenne par an, contre 5,5 milliards avant la disparition de l’URSS. Cette chute brutale des échanges en 1991-1992 est due à un litige au sujet du taux de change entre la Roupie et le Rouble. La Russie réclamait une dette de 16 milliards de dollars, alors que l’Inde estimait qu’elle n’était redevable que de 12 milliards de dollars. Lorsque la Russie devint membre de la Banque Mondiale et du Fonds Monétaire International, l’Inde considéra que son partenaire russe devait dès lors appliquer les taux de change internationaux, et non plus les taux de change spéciaux jugés par elle artificiels appliqués par l’Union Soviétique.

Lors de la visite du Président Eltsine en janvier 1993, un arrangement fut trouvé : les deux pays tombèrent d’accord pour que 63 % de la dette de l’Inde soit remboursée en 12 ans, soit jusqu’en 2005, à un taux d’intérêt de 2,4 % , en se basant sur un taux de change de 19,9 roupies pour un rouble, taux en vigueur au 1er janvier 1990. Ceci représentait une réduction de dette nette de 32 % pour l’Inde. Les 37 % restants du principal seraient remboursés en 45 ans, soit jusqu’en 2038, sans intérêt, et à un taux de change de 3,1 roupies pour un rouble, plus de six fois plus avantageux pour l’Inde. La totalité du remboursement serait faite sous forme de marchandises indiennes (12).

En août 1994, un protocole commercial identifiait de nouveaux domaines de collaboration entre l’Inde et la Russie, notamment dans les industries de l’aluminium, du zinc et du cuivre, la recherche et le développement dans la métallurgie du fer. Le commerce bilatéral dans le fer et l’acier s’est aussi accru. Ainsi, les relations ont repris avec Leningradsky Metalworks, qui détient 9 % de parts du marché mondial dans son domaine. Lors de l’effondrement de l’URSS, cette société avait cessé ses livraisons à l’Inde. A la mi-1995, elle négociait un contrat avec Orissa State Electricity Board pour la modernisation de ses centrales électriques. Une autre société, International Consortium Mekor, est une joint venture de 11 spécialistes russes dans l’industrie de la pâte à papier, qui s’intéresse à nouveau à l’Inde (13).

Dans les importations de la Russie, l’Inde vient cependant loin derrière l’Allemagne, la Chine, l’Italie, le Japon, les Etats-Unis et la France. Cependant, il s’agit là des statistiques officielles, qui ne recouvrent pas exactement la réalité, car, compte tenu de la lourdeur des procédures et des restrictions quantitatives imposées par les autorités russes, la plupart des commerçants indiens préfèrent exporter en Russie via des pays tiers tels que Singapour ou les royaumes du Golfe, où le commerce est libre de toute entrave.

Lors de la visite du Président Poutine en Inde en octobre 2 000, il a donc été décidé de mettre en place une commission intergouvernementale pour relancer le commerce entre les deux pays, et tenter d’alléger les procédures. Le Président russe a affirmé que son pays était prêt à participer au développement de l’infrastructure indienne, dans tous les domaines. Lors d’une conférence de presse, Brajesh Mishra, conseiller pour la sécurité nationale du premier ministre indien, a déclaré : « Il y a déjà une coopération dans le domaine nucléaire, et des négociations se poursuivent. »

Le troisième volet de la coopération entre l’Inde et la Russie porte sur la politique étrangère. Le chef de la diplomatie russe, Igor Ivanov, a présenté la nouvelle doctrine russe de politique étrangère. Approuvé le 30 juin par le président Poutine, ce texte se prononce pour un monde multipolaire face à la domination des Etats-Unis. La tendance à la mise en place d’un monde unipolaire avec une domination économique et militaire des Etats-Unis se renforce (…), et la Russie cherchera à créer un système multipolaire dans les relations internationales, précise le texte. La diplomatie russe s’appuiera au besoin sur les services secrets lorsque les compétences des diplomates ne seront pas suffisantes, a indiqué M. Ivanov lors de sa conférence de presse. Dans ce contexte, l’Asie a une importance croissante pour la Russie, en raison de sa situation géographique et de la nécessité de développer les régions de Sibérie et d’Extrême Orient, précise le texte, qui souligne que les relations avec la Chine et l’Inde sont l’un des principaux objectifs de la politique étrangère russe en Asie. La Russie entend notamment renforcer son partenariat avec l’Inde, dont l’armée, nous l’avons vu, est équipée à 70 % d’armements de conception russe (14).

Un des principaux champs de coopération entre la Russie et l’Inde pourrait être la lutte contre les mouvements islamistes en Asie. Selon la nouvelle doctrine, le conflit en Afghanistan touche directement les intérêts de la Russie, laquelle empêchera l’exportation du terrorisme et de l’extrémisme depuis ce pays. Selon la diplomatie russe, ceci vise les bases islamistes en Afghanistan, où s’entraînent, selon elle, les combattants tchétchènes. La Russie avait menacé en juin de lancer des frappes préventives contre ces bases. De son côté, l’Inde est toujours en lutte contre les terroristes musulmans du Cachemire, soutenus, ou au moins tolérés, par le Pakistan voisin. Selon le « Times of India », le président Poutine a clairement décidé d’appuyer les autorités indiennes dans leur lutte contre les actions terroristes au Cachemire, actions qu’il a d’ailleurs rapprochées d’opérations en Afghanistan et dans les provinces du sud de la Russie. Le partenariat stratégique indo-russe prendra tout son sens, affirme le même journal, s’il peut bâtir les fondations d’une stratégie de neutralisation du terrorisme d’inspiration religieuse en Asie centrale, en Afghanistan, au Pakistan et au Cachemire, et s’il est capable d’apporter une solution au problème du trafic de drogue qui en est indissociable (15).

 

Vers un triangle stratégique Inde-Chine-Russie.

Plus largement, face au monde unipolaire dominé par la puissance écrasante des Etats-Unis, qui ne connaissent plus aucun rival non seulement sur le plan économique, mais aussi dans les domaines militaire et politique, ne s’oriente-t-on pas lentement vers un triangle stratégique Inde-Chine-Russie, seul capable de rivaliser avec la superpuissance qui se veut maîtresse du monde ?

C’est ce que redoutent des spécialistes américains en affaires internationales, qui ont perçu les signes d’une coopération accrue entre la Russie, la Chine et l’Inde, et d’un sentiment croissant dans ces trois pays, spécialement après la campagne de bombardements de l’OTAN en Yougoslavie au printemps 1999, que la puissance américaine devait d’une manière ou d’une autre être tenue en échec. Bien que ces trois pays soient encore très loin de fusionner en un Axe eurasien anti-OTAN, ces analystes se disent inquiets du fait de l’apparition d’une menace potentiellement très grave : une alliance qui regrouperait environ 2 milliards et demi d’êtres humains, une puissance militaire formidable et un stock impressionnant d’armes nucléaires -puisque l’Inde est maintenant officiellement une puissance nucléaire – le ciment de cette coalition étant de contrer la domination globale de l’Amérique.

 

Ce serait un désastre pour les Etats-Unis.

Si ce tissu de relations progresse, a déclaré Charles William Maynes, président de la Fondation Eurasia, think tank (16) basée à Washington, alors vous aurez le cœur continental du monde (heartland) – 2 milliards de personnes en Chine et en Inde – allié à la formidable puissance technologique que représente la Russie. Ce serait un désastre pour les Etats-Unis (17).

Ces trois grandes nations ont des intérêts communs, en dehors de leur malaise partagé au sujet de la puissance américaine. Ils veulent une Asie Centrale stable, et craignent l’impact d’un Islam militant. Ils sont opposés au nouveau système de bouclier anti-missiles (NMD) dont les Etats-Unis veulent se doter, considéré comme une relance de la guerre des étoiles. Ils soutiennent énergiquement la primauté du Conseil de Sécurité des Nations Unies pour régler les crises, primauté bafouée par l’OTAN lors de son attaque de la Yougoslavie, déclenchée sans que ledit Conseil de Sécurité ait même été consulté, par peur d’un veto russe et chinois. Ils défendent ardemment le principe de non-intervention dans les affaires internes des Etats souverains, principe foulé aux pieds en 1999, lorsque l’OTAN a bombardé pour arrêter le prétendu nettoyage ethnique d’une partie de la population du Kosovo, simple province de la Yougoslavie. Or, celle-ci est un pays souverain, membre fondateur des Nations Unies, et de plus ancien co-leader avec l’Inde du Mouvement des Pays Non-Alignés, à l’époque de Tito et du Prince de la Paix Jawaharlal Nehru.

L’expérience yougoslave a particulièrement traumatisé les opinions russe, chinoise et indienne. Moscou a vu une alliance que les Occidentaux prétendaient purement défensive se transformer tout à coup en une croisade contre un petit pays extérieur pour régler un conflit interne, d’ailleurs inextricable si l’on en juge par ses développements actuels. La Chine, en plus de la menace contre le principe de souveraineté, a vu le 8 mai 1999, les bombardiers américains B-2 attaquer son ambassade dans la capitale yougoslave – territoire chinois en droit international – et tuer quatre jeunes diplomates chinoises en service de nuit, ce qui ajoutait l’horreur à la bêtise pure et simple. L’attaché militaire chinois était lui-même grièvement blessé, ainsi que treize autres membres du corps diplomatique chinois. Etant donné que l’ambassade a été attaquée par des missiles provenant de trois directions différentes, on peut se poser des questions sur la sincérité des excuses officielles américaines. Quoiqu’il en soit, cette bavure a rendu soudain très proche pour l’opinion publique chinoise un conflit pourtant éloigné de 12.000 km, et qui ne semblait concerner, aux yeux du Chinois moyen, qu’une petite partie périphérique d’un autre continent. Rappelons que la Chine fut le seul pays à maintenir une liaison aérienne avec Belgrade, et que des milliers de Chinois furent envoyés en Yougoslavie durant les dernières années, créant une mini-cité chinoise dans les faubourgs de la capitale.

 

En Inde, l’opinion a compris également le ton de l’intervention de l’OTAN au Kosovo. Elle se demande si , sous couvert d’aide humanitaire, les Etats-Unis ne vont pas, sous le même prétexte, tenter d’intervenir sous une forme ou sous une autre au Cachemire, territoire ethniquement complexe, à majorité musulmane, revendiqué par son voisin le Pakistan, allié des Etats-Unis. Elle ne peut que constater que l’Islam militant, soutenu par l’Amérique partout dans le monde, et notamment en Afghanistan et en Asie centrale, est une menace permanente pour l’Inde. La destruction récente par les Talibans afghans des statues bouddhistes, merveilles datant de plus d’un millénaire, et classées au patrimoine mondial de l’UNESCO, est symbolique de cette volonté des fondamentalistes musulmans de détruire toute trace de culture non-islamique.

A terme, Zbignew Brzezinsky, ancien conseiller du Président, a clairement démontré que l’objectif de la politique étrangère américaine était d’isoler la Russie – toujours considérée comme un ennemi potentiel, bien que devenue démocratique – en créant un nouveau cordon sanitaire autour d’elle, par une pénétration américaine dans le ventre mou du continent asiatique : le Caucase d’une part, où l’Azerbaïdjan, candidat officiel à une entrée dans l’OTAN, constitue une proie tentante, en raison des immenses réserves pétrolifères de la Mer Caspienne, et les quatre républiques musulmanes de l’ancien Turkestan russe, d’autre part. La Chine est également visée, puisque des tentatives de déstabilisation de la région autonome chinoise du Xinjiang – qui compte une importante population musulmane, les Ougours – ont été effectuées par les mouvements intégristes musulmans. Le gouvernement chinois est persuadé que les rebelles ouigours s’entraînent dans des camps situés en Afghanistan (18). En avril 2000, l’Ouzbékistan, le Tadjikistan, le Kazakhstan et le Kirghizistan ont conclu un accord avec la Russie pour entreprendre une action commune contre le terrorisme international. Au sommet de Douchanbe, le 5 juillet 2000, le Groupe de Shanga a affirmé vouloir procéder à l’installation d’un centre antiterroriste au Kirghizistan, pays limitrophe de la Chine, pour lutter contre les actions des fondamentalistes musulmans. Nous avons vu que l’Inde et la Russie envisageaient une action commune contre le terrorisme d’inspiration religieuse au Cachemire.

Le triangle stratégique Russie-Inde-Chine est donc en train de lentement prendre forme. Si la diplomatie américaine persiste dans ses tentatives pour déstabiliser l’Asie centrale et le Caucase, il est plus que probable que cette alliance se renforcera. Sur le plan militaire, après le désastre du Vietnam, ces trois pays savent que l’Amérique ne tentera pas une attaque frontale contre un bloc possible de 2 milliards et demi d’habitants, d’autant plus que tous trois sont dotés de l’arme nucléaire. On connaît le raisonnement terrifiant d’un stratège chinois : si, par malheur, une guerre nucléaire était lancée contre la Chine, celle-ci perdrait, dans un premier temps, 200 à 300 millions d’habitants, mais il en resterait 700 millions, qui seraient dès lors les maîtres du monde pour longtemps.

Bien qu’elle n’en ait jamais fait état, l’Inde, qui compte également près d’un milliard d’habitants, pourrait tenir le même raisonnement logique. Selon les experts, elle ne semble pas disposer pour l’instant, autant qu’on puisse le savoir, des vecteurs à longue portée capables de lancer l’arme nucléaire contre un objectif d’un autre continent. Mais le haut niveau de ses savants, et l’étendue de son infrastructure industrielle, permettent de supposer qu’elle sera un jour capable de les construire. Certes, la diplomatie indienne a toujours soutenu que l’Inde n’avait que des intentions pacifiques, et que l’arme nucléaire dont elle s’était dotée était purement défensive et à usage local (protection contre le Pakistan voisin, lui aussi maintenant possesseur officiel de l’arme nucléaire). Cette capacité nucléaire doit cependant être prise très au sérieux par les stratèges américains. Quant à la Russie, depuis qu’elle a rejoint le camp des démocraties, elle déclare qu’elle n’a aucun ennemi dans le monde, et propose aux Etats-Unis, dans le cadre des négociations START III, un désarmement progressif et réciproque, de manière à ramener le nombre de têtes nucléaires stratégiques de 2.000-2.500, objectif initialement prévu, à 1.000-1.500. Mais elle menace en même temps, en cas de violation du traité ABM – c’est-à-dire si les Etats-Unis mettent en place leur bouclier anti-missiles – de se retirer de tout système de limitation des armes stratégiques et même tactiques.

Alors qu’elle a déjà très difficilement accepté l’entrée dans l’OTAN de la Hongrie et de la Pologne, l’élargissement de l’OTAN aux Pays Baltes et à l’Ukraine est pour elle inacceptable, puisqu’il s’agit d’anciennes républiques soviétiques, qui ont une frontière commune avec la Russie, et elle fera tout pour l’empêcher.

Bien qu’à notre avis un conflit majeur, dans les circonstances actuelles, ne soit pas envisageable, tous les éléments sont donc réunis pour une nouvelle guerre froide, provoquée par l’agressivité de la politique étrangère américaine. L’alliance qu’elle n’avait pas prévue entre la Russie, l’Inde et la Chine est susceptible de lui procurer quelques déboires dans l’avenir, dans les zones de fracture limitrophes des grands blocs. Par exemple, l’unification des deux Corée, activement recherchée par la diplomatie russe, signifierait logiquement la neutralité de la Corée unie, autrement dit, l’évacuation des nombreuses bases américaines installées depuis un demi-siècle en Corée du Sud. Outre l’affront que cela constituerait pour le prestige de l’Amérique, quelle ligne de repli adopterait alors l’armée américaine ? Compte tenu de ses dispositions actuelles en matière de politique étrangère, il est très peu probable que le Japon accepterait d’accueillir ces bases étrangères. Ceci entraînerait donc, pour l’armée américaine, un recul de ses premières lignes en Asie de 1.200 km (Okinawa) à 2.000 km (Philippines), et son retrait complet du continent asiatique. D’autre part, après la récupération de Hong-Kong, l’entité de Taïwan – qui ne dispose d’aucun siège à l’ONU, et dont personne ne nie le caractère de province chinoise – est ouvertement revendiquée par le gouvernement de Pékin. L’Amérique est-elle prête à une guerre ouverte pour défendre cette île de quelque 20 millions d’habitants, aux performances économiques particulièrement brillantes ? Mais celles de l’enclave de Hong-Kong ne l’étaient-elles pas non plus, jusqu’à sa réoccupation par la Chine ?

En Asie Centrale, toute une série de conflits est prévisible, si l’Amérique persiste dans sa politique de conquête des marchés pétroliers, et de soutien sans retenue aux fondamentalistes islamiques. Or, nous avons vu que l’alliance entre la Russie, l’Inde et la Chine risque de se retourner contre les Etats-Unis, et que ces trois grands pays sont bien décidés à éradiquer l’islamisme militant de cette région, aussi bien au Cachemire qu’au Xinjiang et au Tadjikistan. Quoique la Russie ne soit pas prête de sitôt à intervenir à nouveau dans le bourbier afghan, on peut craindre des conflits limités dans les zones frontalières, qui risquent de déclencher une nouvelle guerre avec le Pakistan, lui-même soutenu et armé par les Etats-Unis…

Bref, l’agressivité de la politique étrangère américaine, telle qu’on l’a vue en oeuvre en Afghanistan et au Kosovo, et son refus d’intégrer la Russie dans le nouvel ensemble européen, va engendrer selon toute vraisemblance son propre antidote, à savoir la formation d’un nouveau bloc eurasiatique formé par la Russie, l’Inde et la Chine, provoquant toute une série de conflits locaux à la périphérie du continent asiatique.

 

Notes

1   CHOPKA V.D., Vice-Président de l’Institut International des Etudes Asie-Pacifique, spécialisé dans les questions politiques et économiques de la région Asie-Pacifique, in : India relations with Russia and China : a new phase, Gyan Publishing House, New Delhi, 1997, p.16.

  • Moscow News, 18 avril 1996, Dimitri BALBUROV.
  • World Affairs, New Delhi, avril-juin 1997, RUBINSTEIN Alvin Z., Russia, In Search of a New Role, p. 64.
  • Le Monde, 5 octobre 2000, Françoise CHIPOT, Vladimir Poutine signe un accord de partenariat stratégique avec l’Inde.
  • SHASHI KANT JHA : Indo-Russian Relations : in the Light of New Realities, opus cit., pp.

84-86.

  • SHASHI KHAN JHA, opus cit., pp. 87-88. cf. aussi ANITA INDER SINGH, Indians Relations with Russia and Central Asia, International Affairs, vol. 71, N° 2, Janvier 1995, p.

74, et The Hindu, p. 24 mars 1995.

  • ANITA INDER SINGH, ibid., pp. 74-75, et SHEKHAR GUPTA, India Redefines its Role, Adelphi Paper 293, n° 1, pp. 61-62
  • 2 réacteurs à eau bouillante (BWR) à Tarapur, 8 réacteurs à eau pressurisée (PWR) à Kakrapar, Madras, Narora et Rajasthan, et 1 réacteur à neutrons rapides à Kalpakkam (Source : CEA Paris, Elecnuc, Les Centrales Nucléaires dans le Monde).
  • La Tribune, 28 décembre 1998, L’Inde resserre ses liens avec Moscou sur la Défense, par

Jean PIEL à New-Delhi.

  • Moscow News, 20 octobre 1999, Russia Makes Subs for India, par Olga ANTONOVA.
  • Le Monde, 5 octobre 2000, Vladimir Poutine signe un accord de partenariat stratégique avec l’Inde, par Françoise CHIPOT.
  • Economic and Political Weekly, 31 juillet 1994, Auctioning of the Rupee Funds : New Issues in Indo-Russian Economic Relations, par G. GIDADHUBI, pp. 94-96.
  • SHASHI KANT JHA, opus cit., P. 91.
  • Le Monde, 13 juillet 2000, La nouvelle doctrine russe de politique étrangère privilégie les liens avec l’Asie (AFP).
  • th Times of India, New Delhi, 5 octobre 2000, Cause commune contre l’islamisme.
  • Littéralement Boîte à penser = Centre de réflexion sur la géostratégie travaillant pour les hommes d’Etat américains.
  • Herald Tribune, 28 September 1999, Russia, China and India : Do Closer Ties Bode U.S.

Ill ?, par Tyler Marshall.

  • Courrier International, 27 juillet 2000, Pékin et Moscou alliés contre les Talibans, d’après Asahi Shimbun à Tokyo.
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